Tous les trimestres, la Banque de France relève le taux d’usure, afin de permettre à un maximum de personnes d’emprunter. Janvier 2023 marque donc un nouveau réhaussement de celui-ci, passant ainsi de 3,05% à 3,57%. Pour rappel, le taux d’usure concerne le taux maximal auquel les banques peuvent emprunter pour leur crédit immobilier.
Après des mois de blocage, de nombreux dossiers de prêts vont pouvoir être débloqués.
Mise à jour du taux d’usure
Comme depuis quelques mois, le coût du prêt immobilier va continuer d’augmenter. Mais ce n’est pas le seul ! En effet, janvier 2023 marque également le réhaussement du taux d’usure d’un demi-point. Celui-ci passera donc de 3,05% à 3,57% pour les emprunts immobiliers de plus de 20 ans.
Ce chiffre est calculé par la Banque de France et il prend en compte tous les frais liés à l’accord d’un crédit, à savoir l’assurance emprunteur, le taux imposé par la banque et les éventuelles commissions des courtiers. Cette nouvelle hausse effective depuis le 1er janvier 2023, continue la lancée de celle d’octobre 2022, avec un taux d’usure de 3,05%.
Pour faire face au retour en force de l’inflation et à un contexte économique de plus en plus tendu, la Banque Centrale Européenne (BCE) n’a cessé les tours de vis monétaire, faisant ainsi passer son taux de dépôt de -0,50% en juin à 2% il y a quelques jours à peine. En effet, désormais le taux auquel l’Etat Français s’endette sur 10 ans a dépassé le seuil des 3%, une première depuis 2012.
Les répercussions de cette spirale haussière
Le taux d’usure augmente, mais ce n’est pas le seul ! En effet, cette spirale haussière a également un impact sur les prix du crédit mis en place par les organismes bancaires, qui doivent payer plus cher pour pouvoir se financer. Après une dizaine d’années à taux bas et d’emprunts accessibles, les emprunteurs voient ainsi les coûts du crédit immobilier augmenter très rapidement.
En novembre, le taux d’intérêt moyen était établi à 2,25% (quelle que soit la durée), taux le plus haut depuis sept ans. En novembre 2021, ce même taux d’intérêt moyen s’élevait à 1,06%. Selon la Banque de France, la hausse du taux d’usure applicable au 1er janvier est bien proportionnée. Ce taux plafond, qui est calculé à partir des taux de prêt moyens pratiqués au dernier trimestre de l’année, permet d’encadrer et de limiter la hausse du coût des emprunts et agit comme une sorte de bouclier pour protéger les ménages.
La déception des courtiers
Pour les professionnels du prêt, le taux d’usure est perçu comme un frein à la bonne marche du marché des crédits immobiliers. En effet, depuis cet été, les courtiers ne cessent de critiquer cette formule qu’ils jugent inapte et inadaptée, puisqu’elle ne permettrait pas de répercuter la hausse des taux et exclurait un très grand nombre d’emprunteur.
Ainsi, beaucoup d’entre eux expliquaient attendre avec impatience le relèvement du plafond de ce taux, pour pouvoir passer de nombreux dossiers de crédits en attente. Cependant, chez Keyliance nous voyons cela comme une bonne nouvelle car cela devrait permettre de libérer quelques marges de manœuvre pour les établissements bancaires.
Le marché reste dynamique
Pour beaucoup, cette remontée des taux d’usure d’un demi-point seulement reste très insuffisante puisque beaucoup d’organismes bancaires ont anticipé cette augmentation et proposent déjà des taux compris entre 2,80% et 3% pour un crédit immobilier sur 20 ans et plus. Ainsi, avec un écart entre les taux de l’emprunt et le taux d’usure toujours aussi faible, un grand nombre de dossiers de prêt reste encore bloqués.
Malgré tout cela, le marché reste assez dynamique en 2022, comme le précise la Banque de France : « Le taux de croissance des prêts immobiliers aux ménages s’y est établi à 5,7% en première estimation. Le ralentissement relatif du second semestre marque une certaine normalisation de l’offre de prêts immobiliers, après la croissance exceptionnelle entraînée ces dernières années par le niveau très bas des taux d’intérêt ».