Depuis quelques mois maintenant, le sujet des passoires thermiques est mis en avant. En effet, il est aujourd’hui presqu’impossible de louer un bien avec un DPE classé G. Autre constat aberrant concernant ces passoires thermiques, ce sont bien souvent les femmes qui sont touchées par le mal-logement, souvent bien plus que les hommes.
Comment cela s’explique-t-il ? Quelles en sont les causes et les conséquences ?
Le mal-logement : une inégalité supplémentaire entre hommes et femmes
Il y a de nombreuses inégalités entre les hommes et les femmes dans la société française, et parmi celles-ci on retrouve la question du mal-logement. Par ailleurs, les premières victimes touchées sont les mères célibataires.
Dans son dernier rapport sur l’état actuel du mal-logement en France, la fondation Abbé Pierre a analysé ce phénomène dont les causes peuvent être multiples. L’une des plus évidentes est que les femmes sont bien moins rémunérées que les hommes en règle générale, et ont bien souvent accès à des emplois précaires ou à temps partiel. Ainsi, l’accès à un logement décent se veut plus difficile, et de nombreuses femmes se retrouvent à devoir vivre dans des passoires thermiques.
Des ruptures conjugales difficiles
Toutefois, d’autres facteurs entrent en jeu, bien qu’ils soient moins intuitifs. Selon Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation : « Les jeunes femmes quittent plus tôt le domicile de leurs parents – à 21 ans en moyenne, à comparer à 23 ans pour les jeunes hommes. Elles le font souvent pour suivre un compagnon plus âgé, qui a plus de moyens financiers, et qui met le bail de leur logement à son nom ». Ainsi, quand un couple se disloque, ces femmes se retrouvent parfois à la rue et ont besoin d’aide.
De façon plus globale, pour tous les couples, la rupture conjugale brise la fiction du tout en commun. Et bien souvent, cela se fait au détriment des femmes. Après la séparation, les revenus disponibles des femmes chutent de 20% environ, contrairement à 2,5% pour les hommes. Ainsi, le versement d’une prestation compensatoire, visant à rééquilibrer la situation matérielle des ex-conjoints n’a lieu en général que dans 20% des cas.
Malheureusement, quand les femmes se relogent ce n’est pas toujours dans de bonnes conditions (exemple des passoires thermiques). C’est d’autant plus le cas lorsqu’elles se retrouvent seules avec leurs enfants : 18% des familles monoparentales vivent dans des foyers surpeuplés par exemple.
Des contreparties gênantes
Un autre cas que l’on peut mettre en avant mais qui reste assez délicat : le cas des femmes battues. En effet, pour fuir rapidement un compagnon violent, elles sont souvent contraintes de fuir leur logement. Par ailleurs, près de 10 000 places d’hébergements spécifiques existent pour répondre à l’urgence de la situation. Toutefois ce nombre reste assez insuffisant et il en faudrait plus du double.
Pour les femmes sans domicile, être hébergée chez un tiers implique souvent des contreparties assez gênantes. « Les femmes hébergées chez des tiers sont davantage contraintes que les hommes à réaliser du travail domestique peu ou non rémunéré – garde d’enfants, ménage, cuisine, soin aux personnes âgées… - ou dans des situations extrêmes à se soumettre à des relations sexuelles », précise le rapport de la fondation.
La solution du rachat de crédit
Dans la plupart des cas, les femmes sont moins souvent propriétaires de leur logement que les hommes. Par ailleurs, même si leurs moyens sont réduits, il est possible pour elle de se tourner vers le rachat de crédit. Il sera alors possible de profiter de mensualités réduites (avec un crédit allongé sur un plus long terme) et donc de profiter d’un reste à vivre plus intéressant. De plus, il sera également possible de profiter d’une trésorerie supplémentaire pour pouvoir financer un nouveau projet ou financer les études des enfants par exemple. Cela peut aussi être l’occasion de trouver un bien immobilier plus décent et loin des passoires thermiques par exemple.