L’année 2022 marque un moment de recul dans le domaine des emprunts à la consommation. En effet, la production de ceux-ci a reculé de 2,6% en décembre 2022, selon les chiffres de l’Association des Sociétés Financières. Du côté de l’Observatoire des crédits aux ménages, on observe plutôt que le taux de détention de ces prêts a atteint au cours de l’année 2022 un taux aussi bas qu’à la fin des années 1980.
Les chiffres du crédit conso en 2022
À la fin de l’année 2022, les Français semblent s’être freinés sur le crédit à la consommation. L’Association des Sociétés Financières (ASF) a publié ses derniers chiffres il y a quelques jours, et ceux-ci indiquent que la production de prêts à la consommation a reculé de 2,6% en décembre 2022, après avoir commencé à fléchir en novembre avec -0,5%.
En effet, entre des taux de prêt qui ne cessent de remonter, une inflation difficile à maîtriser et une certaine incertitude liée à la guerre en Ukraine, les ménages préfèrent miser sur la prudence ou encore se tourner vers des produits d’occasion. Au cours du dernier trimestre 2022, la croissance de la production d’emprunts à la consommation a ralenti de 1,2%, soit de 8 à 11 points de pourcentage de moins que durant les trimestres précédents. Sur l’année, la production progresse tout de même d’environ 7,7%, mais nettement moins qu’en 2021 avec 12,6%.
La chute des prêts personnels
À la fin de l’année 2022, ce sont principalement les prêts personnels qui se sont effondrés, marquant ainsi une chute de 23,5% en décembre, ainsi qu’un recul de 14,5% au cours du dernier trimestre. Pour l’ASF : « Ce secteur des financements, composé d’une part importante de crédits d’un montant supérieur à 6 000 euros, est très pénalisé par le seuil de l’usure des trois derniers mois de l’année 2022 ».
Comme pour le crédit immobilier, le taux d’usure qui est révisé tous les droits jusqu’en février 2023, est remonté beaucoup moins rapidement que les coûts de refinancement des sociétés financières. Ainsi, plutôt que de prêter à perte, certaines sociétés financières ont donc préféré mettre un frein sur le crédit. Toutefois, cette situation devrait s’améliorer depuis la révision mensuelle du taux d’usure, depuis le 1er février.
Le taux de détention au plus bas depuis 1989
En ce qui concerne, la production de prêts auto classiques, elle-aussi a pâti de la baisse des immatriculations de voitures neuves, pour finir en recul de 12,1% sur l’année. Dans le secteur automobile, la Location avec Option d’Achat (LOA) et l’occasion continuent de progresser, mais moins rapidement en fin d’année.
En 2022, 21,8% des ménages interrogés déclarent avoir un crédit à la consommation, soit le taux de détention le plus bas enregistré depuis la création de l’Observatoire en 1989. Ce même taux de détention affiche un recul pour la cinquième année consécutive, soit une baisse de 3 points par rapport à 2020. Selon le professeur d’économie Michel Mouillard : « Les craintes que les ménages expriment sur leur pouvoir d’achat sont là, et ça se traduit par une moindre appétence pour les grands projets de consommation ».
Ce recul devrait se poursuivre en ce début d’année 2023, puisque seulement 3,6% des ménages prévoient de souscrire à un nouveau prêt à la consommation au premier semestre, un chiffre en dessous de la moyenne sur longue période. « Les ménages sont pessimistes, ce qui se retrouve dans leurs intentions de souscrire à de nouveaux crédits », souligne Michel Mouillart. À cause de la contraction de leur pouvoir d’achat, ils ont le sentiment que leur situation financière s’est nettement dégradée, même s’ils déclarent à près de 88% que leurs charges de remboursement restent supportables.