La France traverse une crise énergétique et économique depuis le début de l’année 2022, et selon la Banque de France, celle-ci n’est pas prête de s’arrêter en 2023. En effet, à cause des incertitudes concernant les approvisionnements en gaz, elle estime que l’activité pourrait varier entre -0,3% et +0,8% cette année. Par conséquent, l’économie ne redémarrera qu’en 2024, et la dette de l’État resterait proche de 112% du PIB au cours des trois prochaines années.
L’économie française entre courant chaud et courant froid
Fortement impactée par la crise énergétique, l’économie française va devoir affronter un nouveau trou d’air. Selon l’INSEE, celui-ci serait déjà en train de se produire. Cependant, après un recul de 0,2% au quatrième trimestre 2022, l’activité économique devrait repartir à la hausse dès janvier 2023.
À l’inverse pour la Banque de France, cela ne devrait pas se dérouler comme ça. En effet, selon elle, c’est durant l’hiver 2023 (soit au troisième trimestre) que l’activité connaîtra un coup de froid.
Une potentielle hausse du PIB de 0,3%
Quels qu’en soient les avis, l’économie française tournera elle-aussi à vitesse réduite en 2023. En effet, face au nombre conséquent d’incertitudes persistantes, notamment concernant les quantités et les prix d’approvisionnement en gaz, la Banque de France continue d’amorcer une fourchette de prévisions pour 2023 avec par exemple une évolution du PIB qui pourrait varier entre -0,3% et +0,8% « au cas où les tensions géopolitiques s’apaiseraient et où les contraintes d’approvisionnement en gaz se desserreraient, entraînant ainsi un repli plus rapide que prévu des prix de l’énergie », selon les experts.
Ainsi, il n’est pas dit que la France échappe à une récession l’année prochaine. Par ailleurs, si cette hypothèse se révèle véridique, elle serait toutefois temporaire et limitée. L’hypothèse la plus probable resterait, à l’heure actuelle, celle d’une progression légère de 0,3% du PIB, nettement inférieure aux projections du FMI (+0,7%) et du gouvernement (+1%).
Toutefois, l’activité économique devrait retrouver sa croissance potentielle en 2023, avec +1,2%. L’année tant attendue serait 2025 avec +1,8%.
L’inflation devrait ralentir dès le second semestre
Pour cette nouvelle année 2023, la Banque de France anticipe des hausses de prix encore relativement élevées à 6% en moyenne actuelle (calculée selon l’indice des prix harmonisé européen IPCH). Le pic devrait être atteint au premier semestre avant un recrudescence. Ainsi, sur un an, l’inflation devrait descendra à 4% d’ici fin 2023, avec un retour progressif à 2% en 2024. Ainsi, le pouvoir d’achat du revenu disponible par habitant encaisserait une baisse limitée l’année prochaine de -0,4%, comme ce fut le cas en 2022 avec -0,6%.
En ce qui concerne les entreprises, celles-ci devraient voir leur taux de marge s’effriter peu à peu. Pour autant, l’investissement devrait se rentabiliser à haut niveau. En effet, avec le ralentissement de l’activité, l’économie ne créerait presque plus d’emplois en 2023 (58 000), marquant ainsi une rupture avec 2022. De ce fait, le taux de chômage augmenterait de 0,2% à 7,5%, atteignant même les 8,2% en 2024.
L’État agit comme bouclier
On observe par ailleurs une forme de résilience relative qui serait obtenue au détriment du bon rétablissement des finances publiques. La Banque de France estime qu’il est nécessaire de soutenir les ménages ainsi que les entreprises pour faire face ensemble à la crise énergétique, puisqu’elle ne permettra pas à l’exécutif de maintenir son objectif d’un déficit public à 5% du PIB en 2023. Elle table plutôt sur un ratio à 5,4%, qui passerait à 4,5% en 2024 et 2025. Ainsi, à cet horizon, les dépenses de l’État atteindraient 56% du PIB, soit deux points de plus qu’en 2019. Ainsi, la datte de l’État resterait proche de 112% du PIB, sur toute la période, de quoi justifier les appels répétés du gouverneur de la Banque de France.
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