En cette fin d’année 2022, le PIB de la France aurait tendance à fléchir de 0,2% selon les dernières estimations publiées par l'INSEE. En cause ? Le ralentissement de la production industrielle ainsi qu’une consommation en nette baisse, en partie à cause de l’inflation. Toutefois, il est prévu que cette activité reparte à la hausse dès le début de l’année 2023, entraînant ainsi une nouvelle augmentation des prix.
Des prévisions difficiles pour cette fin d’année
Émettre des prédictions sur des critères économiques peut être bien difficile, surtout dans notre contexte actuel avec les tensions géopolitiques, l’inflation en hausse ou encore la crise énergétique. Par exemple, la Banque de France avait estimé que la fin de cette années 2022 serait bien meilleure avec une augmentation de 0,1% du PIB, mais l’INSEE a revu cette estimation à la baisse. En effet, dans sa note de conjoncture publiée il y a quelques jours, l’institut statistique a mis en avant un repli de l’activité de 0,2% sur la période, et non plus une croissance nulle. Ainsi, l’économie française progresserait de 2,5% en 2022, soit 0,2% de moins que ce que Bercy espérait.
Cette « remise à niveau » s’explique en grande partie par les difficultés de production que rencontre le secteur industriel. Par exemple, la chute de la production d’électricité liée aux opérations de maintenance dans les centrales nucléaires coûterait à elle-seule 0,4 point du PIB français. À cela s’additionnent l’impact des grèves dans les raffineries au mois d’octobre, ainsi que l’envolée des prix de l’électricité et du gaz sur les industries énergivores.
Ainsi en cette fin d’année, la consommation des ménages a affiché un net recul de -0,7%, bien qu’ils soient moteur de la croissance. Un chiffre relativement bas qui s’explique notamment par la réduction des achats de biens, mais également par une baisse de la consommation d’énergie.
Un allègement qui n’est qu’un simple fléchissement
Pour le chef économiste de l’Institut, Julien Pouget, ce trou d’aération en cette fin d’année est simplement un fléchissement : « Pas une rupture, ni même une récession technique, puisque nous ne prévoyons pas deux trimestres d’affilée en recul ».
Selon les estimations, dès le début de l’année 2023 cette activité repartirait à la hausse avec une progression de 0,1% au cours du premier trimestre, puis de 0,3% au second trimestre. Un rythme qui reste assez solide, mais qui avec un acquis de croissance estimé à +0,4% au milieu de l’année contredit les prédictions du gouvernement. Pour atteindre les 1% de croissance supplémentaire l’an prochain, prévu par Bercy, il faudrait que le PIB augmente de 0,8% au troisième et quatrième trimestre selon l’INSEE.
Un pic d’inflation à 7% attendu en janvier et février
L’année 2023 ne sera malheureusement pas propice à apaiser les débats, surtout en ce qui concerne les tensions sur l’énergie. En effet, selon une enquête réalisée par l’INSEE auprès des entreprises, la hausse des prix du gaz et de l’électricité entraînerait une baisse de 1,5% de la production industrielle. Par ailleurs, l’investissement serait également assez peu dynamique. En ce qui concerne la consommation des ménages, celle-ci repartirait mais assez faiblement avec +0,4% au premier trimestre, puis +0,2%.
Les premiers mois de 2023 vont être marqués par une recrudescence de l’inflation qui devrairt atteindre 7% en janvier et février 2023. Cette hausse sera portée par l’effet mécanique de la fin de la remise sur le carburant, ainsi que par le recalibrage du bouclier tarifaire avec une augmentation de 15% des prix du gaz et de l’électricité. Toutefois, à partir de mars, l’inflation pourrait à nouveau chuter à 5,5%.
Faut-il consommer ou épargner ?
Dans un tel contexte inflationniste, l’INSEE estime que sans nouvelles mesures de soutien, le pouvoir d’achat par unité de consommation reculerait de 1,2% au premier trimestre, puis de 0,5% au second. Et tout cela après un recul de 0,6% sur l’ensemble de l’année 2022, malgré un saut en avant au deuxième semestre grâce au dynamisme salarial, des revalorisations des prestations sociales ainsi que de la suppression de certains prélèvements (redevance audiovisuelle par exemple). Cependant, les ménages pourraient avoir à puiser dans le fond de leurs économies pour assumer leur consommation. Ainsi, à défaut de dépenser en cette fin d’année, les ménages préfèrent épargner. Fin 2022, le taux d’épargne avoisinait les 18% du revenu disponible, soit 2,3 points de plus qu’avant la crise sanitaire.