Keyliance - Simulation de rachat de crédit
La Bank of England et l’inflation

Inflation : la Banque d’Angleterre n’a jamais eu des taux aussi hauts depuis 1989

Chloe Penet
mis à jour le 08/11/2022

Mesure exceptionnelle depuis 1989 pour la Bank of England qui a remonté ses taux de 0,75 point de base la semaine dernière. L’objectif ? Faire face à une inflation de plus en plus grandissante et supérieure à 10% dans le pays. Cette situation assez dramatique du marché n’est pas sans inquiéter les autres marchés européens qui craignent à leur tour une remontée historique des taux depuis de nombreuses années.

Le combat de la Banque d’Angleterre contre l’inflation

Depuis quelques mois l’inflation impacte l’Europe dans tous les domaines. Et parmi les pays en marche contre l’inflation, on retrouve notamment l’Angleterre. En effet, la Bank of England est l’une des premières grandes banques à avoir engagé un resserrement monétaire en décembre 2021 pour pouvoir lutter contre l’inflation grandissante. Début novembre 2022 elle a de nouveau remonté ses taux, pour la huitième fois d’affilée.
Plus radicale que les années précédentes, la BoF (Bank of England) a resserré la vis de 0,75 point de pourcentage, soit une première depuis octobre 1989. Elle assure ainsi la continuité de la Réserve Fédérale Américaine qui a déjà relevé ses taux de trois quarts de point depuis le 1er novembre 2022. L’objectif de cette hausse est de « limiter le risque d’un resserrement ultérieur qui serait plus prolongé et plus coûteux » selon la BoE.
Durant une conférence de presse, le gouverneur de la Bank of England, Andrew Bailey, a laissé entendre que le rythme de ce resserrement pourrait ralentir, à l’inverse de la Fed qui pourrait augmenter à nouveau ses taux.
Cette augmentation de 75 points de base de la Banque d’Angleterre est en parfaite conformité avec ce qu’attendaient la majorité des économistes. Ainsi, cela amène le taux directeur à 3%, un niveau quasiment jamais atteint depuis la crise financière de 2008.

Un niveau d’incertitude grandissant

Cette décision monétaire n’a pas été prise sans hésitation. Et à cause de cette décision, la Banque Centrale Européenne (BCE) se voit contrainte de resserrer sa politique monétaire, à un moment où c’est toute l’économie britannique qui entre en récession.
Parallèlement, l’inflation s’est imposée davantage avec un seuil dépassant les 10%, comme l’indique le dernier chiffre relevé à 10,1% en septembre. Depuis cette annonce, le gouvernement britannique a annoncé une intervention sur le marché de l’énergie dans le but de protéger les ménages ainsi que les entreprises concernant la hausse des prix. Depuis lors, la Bank of England s’attend à ce que l’inflation atteigne un pic à 11% en décembre, au lieu des 13% initialement prévu en août.

La pression de l’inflation se réduit peu à peu

Depuis la réunion exceptionnelle en septembre, la pression se fait de plus en plus ressentir sur les épaules de la Banque d’Angleterre. Cependant, cette pression pour maîtriser l’inflation se réduit peu à peu. À cette époque, Liz Truss n’avait pas encore explicité toutes les mesures concernant la baisse d’impôts. C’est d’ailleurs ce qui a valu une inquiétude de la part des banquiers centraux qui pensaient avoir à mener une politique monétaire à contre-courant de la politique fiscale. Depuis, le plan fiscal de Liz Truss, jugé extrêmement imprudent par les marchés, a contraint la Bank of England à intervenir en urgence pour soutenir le marché obligataire.
La démission prématurée de la Première ministre du Royaume-Uni a permis d’apaiser les tensions. Le rendement des obligations d’État britanniques est retombé au niveau du 23 septembre, soit avant l’annonce de ces mesures fiscales. Cet apaisement a notamment permis à la Banque Centrale de lancer son resserrement quantitatif dans les temps prévus. Ainsi, elle a pu commencer à revendre les obligations d’État accumulées durant ces dernières années dans son bilan, représentant un montant de 750 millions de livres.

Des états d’avancée qui restent encore assez flous

Malgré ces bonnes nouvelles, la Banque d’Angleterre continue de naviguer dans le flou, en attendant les prochaines annonces budgétaires du gouvernement, prévues le 17 novembre 2022. Cette fois, c’est un programme de rigueur qui est attendu de la part de Jeremy Hunt, le nouveau ministre des finances. Additionnant à la fois l’augmentation des impôts ainsi que le coup de frein sur les dépenses publiques, ce plan devrait avoir un effort déflationniste qui pourrait pousser la BoE à ne pas prendre de décision trop hative pour éviter de freiner davantage une économie britannique toujours en perte de vitesse.


À lire aussi : Comment faire face à l’inflation ?

Besoin d'un rachat de crédits ?

Simulez rapidement votre financement,
gratuit et sans engagement !

Simulation rapide

Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.