Il y a quelques jours, l’INSEE a publié une estimation provisoire montrant la hausse des prix de la consommation en novembre. Cette augmentation a atteint 6,2% sur un an, comme c’était le cas en octobre. Par ailleurs, les économistes estiment que le pic d’inflation n’a pas encore été atteint. Au troisième trimestre, on observe un rebond du pouvoir d’achat. Malgré cela, la consommation continue de ralentir contrairement au taux d’épargne qui, lui, augmente.
L’inflation en quelques chiffres
Comme c’est le cas depuis quelques mois, la France subit une crise inflationniste qui ne faiblit pas. L’augmentation des prix à la consommation en France a atteint 6,2% sur un an en novembre, comme ce fut le cas au mois d’octobre, selon l’estimation provisoire publiée par l’INSEE il y a quelques jours.
Cette hausse est alimentée par l’envolée des prix de l’énergie avec +18%, même si celle-ci ralentit à cause du retournement du cours du pétrole. Quant aux prix dans l’alimentaire, ils continuent d’augmenter de 12,2% sur un an, et 4,4% pour les produits manufacturés. On dénote +3% pour les prix des services qui ont décéléré.
À cause de la réduction à la pompe à essence de 10 centimes au lieu de 30 centimes par litre de carburant depuis mi-novembre, une hausse de l’inflation était attendue. Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès met en avant deux points positifs :
- La hausse des prix est passé de 1% à 0,4% en variation mensuelle
- Les prix de production dans l’industrie ont reculé de 1,1% en octobre
Un effet inflationniste boomerang
Pour la première fois depuis le début de l’inflation, la France n’est plus première du classement quant à la lutte contre l’inflation dans la zone euro. Selon les économistes, un bouclier tarifaire moins généreux sur les prix de l’électricité et du gaz devrait ajouter encore de l’inflation en France, entre 0,6 et 0,7 point. Gilbert Cette, professeur à Neoma Business School explique : « Cela va faire remonter le niveau des prix de l’énergie payée par les ménages, ce qui entraînera une augmentation de l’inflation au cours des douze mois suivant son entrée en vigueur ».
Après avoir été le premier de la classe dans la lutte contre l’inflation, l’Hexagone risque de subir une augmentation de prix plus importante que dans les pays européens voisins. « Si les prix du marché du gaz et de l’électricité baissent tout en restant supérieurs au prix garanti par l’État avec son bouclier tarifaire, ce sera neutre pour l’inflation en France. En revanche, dans les pays de la zone euro qui n’ont pas de bouclier, le repli du taux d’inflation sera mécanique. »
Qu’en est-il de la croissance ?
À l’heure actuelle, la crise inflationniste impacte surtout la croissance ainsi que la consommation. Par ailleurs, l’INSEE a confirmé qu’au troisième trimestre, l’activité économique n’a progressé que de 0,2%, et que les dépenses des ménages sont restées quasi stables avec -0,1%. Comme un mauvais signe pour la croissance, en octobre les achats de biens ont nettement chuté de 2,8% en volume.
Durant cet été, le Revenu Disponible Brut (RDB) a augmenté de 2,6% en euros courants (grâce aux revalorisations des prestations sociales ainsi que l’augmentation des salaires), cependant les prélèvements fiscaux sont en hausse affirme l’INSEE. Sur la période, le pouvoir d’achat par unité de consommation a rebondi de 0,8%, mais il reste en partie sous pression après les forts reculs enregistrés au premier et au second trimestre (respectivement -1,8% et -1%).
Le PIB reprend de la valeur
Le contexte actuel en France incite à rester prudent, entre les risques géopolitiques, la flambée des prix et la crise énergétique. Ainsi, plutôt que de dépenser, les ménages préfèrent nettement épargner, par précaution. Le taux d’épargne du revenu disponible est donc passé de 15,8% en juin 2022 contre 16,6% aujourd’hui.
Toutefois, les ménages qui souhaitent tout de même investir ont tendance à se tourner vers des solutions de paiement comme c’est le cas du crédit à la consommation qui permet d’emprunteur pour les achats que l’on souhaite à des taux attractifs.