Récemment une enquête de la FBF (Fédération Bancaire Française) et de l’ASF (Association Française des Sociétés Financières)a révélé que les particuliers ont de plus en plus tendance à se détourner du crédit à la consommation. En effet, le taux de détention du crédit conso a atteint son niveau le plus bas depuis 35 ans. Une tendance qui s’explique notamment par le contexte inflationniste et qui peut engendrer certaines conséquences assez inattendues.
les établissements de crédits pris au piège par les taux d’usure
Tout comme les emprunteurs, les établissements bancaires se retrouvent également pris au piège par le taux d’usure. En effet, pendant que les coûts de refinancement ne cessent de grimper, le taux d’usure, soit le seuil maximal au-dessus duquel une banque peut prêter, ne permet pas de se dégager une marge suffisante.
Le président l’Association Française des Sociétés Financières (ASF), Frédéric Jacob-Peron, indique : « Aujourd’hui le taux d’usure est à 6% pour les prêts de plus de 6 000 euros, quand les taux de refinancement se situent autour de 4%. En clair, il ne reste aux établissements financiers qu’environ 2% pour couvrir le coût du risque et les frais généraux ».
Des effectifs réduits et une sélection plus sévère des dossiers
Dans un contexte aussi inflationniste, de nombreux établissements de crédit n’hésitent pas à se tourner vers une solution drastique qui vise à réduire leurs effectifs. Ainsi, selon les Echos, : « d’après BNP Paribas Personal Finance, la filiale du groupe bancaire, c’est au tour d’Oney, la filiale commune d’Auchan et de BPCE de se préparer à supprimer des postes ».
Pour parvenir à réduire au maximum les risques d’impayés, et donc de mieux maîtriser leurs coûts, certains établissements bancaires se montrent plus attentifs lors de la sélection des dossiers. C’est le cas dans certains groupes où sur 10 demandes de prêt, seuls deux dossiers sont acceptés. « Le profil des clients s’est fragilisés à cause de l’inflation, ce qui nous a amenés à encore plus de prudence ».
Les acteurs ne sont pas tous touchés de la même manière
Il reste tout de même bon de noter que ce phénomène ne touche tous les acteurs de la même façon. En effet, selon François Palle-Guillabert, déléguée générale de l’ASF : « ceux qui se sont diversifiés et qui font de la Location avec Option d’Achat (LOA) parviennent à conserver de bons comptes d’exploitation, mais les autres sont beaucoup plus touchés ».
Ainsi, en ce qui concerne Franfinance, le choc a été atténué grâce à un équilibre parfait entre les activités, soit entre crédits pour les particuliers et prêts pour les professionnels. Chez la filiale de BNP Paribas, Floa (depuis l’année dernière), ce sont les micro-crédits qui sauvent les meubles. Marc Lanvin, directeur général adjoint de Floa, indique : « Nous faisons essentiellement des petits crédits, qui ne sont pas trop impactés par le taux d’usure ».