Variant Delta, nouvelle menace pour notre économie ?
Alors qu’une campagne de vaccination massive, porte de sortie de la crise sanitaire liée au Covid-19, bat son plein, de nombreuses inconnues demeurent sur l’ampleur de la crise économique engendrée par le "choc" de la pandémie. Alors qu’il y a un mois c’était l’euphorie de la reprise de l’activité, une ombre pèse désormais sur le rebond économique. En effet, tous les décideurs économiques et politiques, ont les yeux rivés sur le nouveau variant Delta. En France, ce variant Delta représente désormais ‘’80% des nouveaux cas positifs” selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. “Nous sommes entrés dans une 4ème vague’’ a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse hier soir. L'émergence du variant indien dit variant « Delta » relance les inquiétudes économiques. En effet, l’efficacité des vaccins sur le variant Delta devrait éviter des confinements durs dans les pays où la population est en majorité vaccinée. Mais le spectre de nouvelles restrictions plane sur les pays où la couverture vaccinale reste faible, dont la France, ce qui pourrait retarder la reprise économique. Pourtant, les économistes n’ont pas revu à la baisse leurs prévisions pour 2021. D’ailleurs, dans une note publiée jeudi 1er juillet 2021, l'INSEE estime que l'activité économique rebondira de 6 % en 2021, grâce à une solide reprise de la consommation. Il n’y a donc pas de quoi perdre le moral, et certains signes d’un début de reprise économique sont bel et bien présents. D’ailleurs pour vous aider à apaiser vos inquiétudes quant aux conséquences économiques d'une nouvelle vague de contaminations issues du variant Delta, Keyliance, le spécialiste du rachat de crédit en Métropole et dans les DROM (Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion) vous propose une sélection de cinq nouvelles positives pour l'économie française.
La consommation des ménages a bondi de plus de 10 % grâce au déconfinement
Le regain d’optimisme des ménages Français concernant leur niveau de vie en France au cours des douze prochains mois et sur leur situation financière future, a poussé ces derniers à davantage consommer. En effet, la consommation des ménages en France est repartie en flèche, dès le début de la période de déconfinement en mai 2021. En augmentant de 10,4 % elle efface ainsi son repli de 8,7 % d’avril 2021, mois marqué par le troisième et ultime confinement en date. Selon les données publiés par l’INSEE dans une étude parue le 30 juin 2021, ce rebond est principalement porté par une augmentation des achats de biens fabriqués (+26,0 %), favorisée par la réouverture des commerces non-essentiels le 19 mai 2021 et, dans une moindre mesure, par les dépenses d'énergie (+2,6%) après la fin des restrictions de déplacements début mai. Dans le détail, la réouverture de l’ensemble des commerces a particulièrement profité aux achats d'habillement/textile qui ont bondi de 149,2 %, après une chute de 57% en avril. Conséquence directe de l’obligation de rester au domicile à partir une certaine heure avec la mise en place d’un couvre-feu national du 15 décembre 2020 au 20 juin 2021, on peut également constater une hausse des achats de biens durables (+11,3 %) portés notamment par un rebond d'acquisition de biens d'équipement du logement comme les meubles ou les appareils électroménagers (+24 %). Quant aux dépenses en énergie, elles ont été portées par une hausse de la consommation de carburant. En effet, autorisés début mai à se déplacer au-delà du rayon de 10 km, les Français ont recommencé à utiliser leur véhicule. La consommation de carburant a ainsi rebondi de 7,8 % mais reste encore inférieure de 7,6 % par rapport à son niveau moyen d’avant crise. Enfin, la consommation de biens alimentaires est restée stable, après une légère baisse de 0,4 % au mois d’ avril.
L'Économie devrait retrouver son niveau d'avant crise dès la fin de l’année
Les dernières prévisions de l’INSEE, dans sa note de conjoncture publiée le 1er juillet 2021 annoncent un rebond de l’activité économique française. Cette dernière pourrait retrouver à peu près son niveau d’avant-crise dès la fin 2021. En effet, après un plongeon historique de 8% en 2020, le PIB progressera de 6,0 % en 2021, porté essentiellement par la demande intérieure et notamment la consommation des ménages. Sous réserve que la progression du variant Delta n'entraîne pas l'émergence de nouvelles restrictions sanitaires, auquel cas ce scénario rose de croissance sera remis en cause. En attendant, pour le moment, les indicateurs économiques sont au vert : le moral des chefs d’entreprise est au plus haut depuis les mois précédant la crise financière de 2008, tandis que celui des ménages est revenu à son niveau d’avant-crise, cet optimisme retrouvé les conduisant naturellement à consommer davantage après de long mois de frustration liés aux restrictions imposées par le crise sanitaire. L’INSEE, dans sa note de conjoncture parue le 1er juillet 2021, explique que le PIB aurait progressé de 0,7 % au cours de ce deuxième trimestre 2021, par rapport au précédent et prévoit une croissance du PIB de 3,4% lors du troisième trimestre 2021 puis de 0,7 % au quatrième semestre 2021. Ainsi, excepté une situation de regain de l’épidémie, une croissance d'au moins 5 % cette année lui semble possible . Croissance stimulée notamment par le marché intérieur et le dynamisme de la consommation des ménages. La contribution des échanges extérieurs à la croissance annuelle serait quant à elle légèrement négative.
Le pouvoir d’achat des Français devrait encore progresser cette année malgré un taux d’inflation relativement dynamique
En 2020, alors même que l’économie française subissait une récession historique en raison de l'épidémie de Covid-19, avec une chute du PIB de 8,3 %, les ménages Français sont sortis quasiment indemnes de ce séisme. En effet, les mesures de soutien massives mises en place par l'Etat (instauration du dispositif de chômage partiel, aides ciblées, revalorisation exceptionnelle de certaines allocations) ainsi qu’une très faible inflation sous l’effet notamment de la baisse des prix de l’énergie, ont permis d’assurer un niveau important de pouvoir d’achat des ménages Français. Selon les calculs publiés par l’INSEE dans sa note de conjoncture en date du 1er juillet 2021, en moyenne sur l’année 2020, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a même augmenté de 0,4 %. Les perspectives sont toutes aussi encourageantes pour l’année 2021 puisque en dépit d’un rebond de l’inflation qui devrait remonter à 1,5 % en moyenne cette année, le pouvoir d’achat des ménages devrait continuer à augmenter pour atteindre 1,8 %.
Un coup de pouce fiscal pour débloquer l’épargne accumulée pendant la crise
En 2020, la préservation de leurs revenus avait permis à une partie des ménages d'épargner davantage qu'en temps normal, le taux d'épargne avait ainsi atteint des sommets en 2020 (21,4% du revenu disponible brut contre 14,9% en 2019). Selon la banque de France, le surplus d’épargne financière des ménages accumulé depuis mars 2020 représentait 110 milliards d’euros fin 2020. Le gouvernement souhaite donc prendre des mesures pour débloquer l’épargne qui s’est accumulée chez certains ménages, notamment chez les plus âgés, pendant la crise, la faire revenir dans le circuit économique et ainsi relancer l’économie par la stimulation de la consommation et l’investissement dans les entreprises. Parmi les pistes évoquées par Bercy, un système incitatif visant à pousser les Français à recourir aux dons ou transferts entre générations en allégeant la fiscalité de façon temporaire, sur des montants allant jusqu’à 20.000 euros. Un processus qui viendrait compléter le système fiscal actuel en matière de donation. En effet, comme indiqué sur notre page relative à la donation partage, il est aujourd'hui possible de réaliser la transmission, sans franchise d’impôts, de 100.000 euros tous les 15 ans, par un parent à un enfant tandis que sous les même conditions une donation partage transgénérationnelle entre grand parents et petit enfant, donne droit pour chaque petit-enfant (majeur ou mineur émancipé) à un abattement spécifique de 31 865 euros par grand-parent, renouvelable tous les 15 ans. Quoi qu’il en soit, compte tenu du dynamisme de la consommation des ménages cette année, étroitement lié à l’allègement progressif des conditions sanitaires. (+ 5,2 % prévu, après – 7,2 % en 2020), le taux d’épargne devrait retrouver, fin 2021, une valeur proche de celle d'avant-crise, un peu au-dessus de 15 %.
Le taux de chômage va rester stable
Dans un an, Emmanuel Macron n'aura pas gagné son pari de l'élection présidentielle 2017 qui était de ramener le taux de chômage à 7 % avant la fin de son quinquennat. Mais il ne l'aura pas complètement perdu non plus. L’INSEE estime dans sa note de conjoncture parue le 1er juillet 2021, que le taux de chômage atteindra 8,2 % en fin d'année soit un niveau proche de celui d’avant-crise. Certes, ce serait donc 1 point de plus que l’objectif visé par le président mais tout de même 1,2 point de moins qu'à son arrivée à l'Elysée, puisqu’en 2017 le taux de chômage s'établissait à 9,4 %. Ce taux de chômage quasi stable à 8,2 % est plutôt rassurant, surtout quand certains économistes ont craint un moment qu'on enfonce la barre des 10 %, voire 11 % compte tenu de l'ampleur de la crise. Selon les données fournies par l’INSEE, cette stabilité du taux de chômage est portée par une reprise très forte du marché du travail couplée à un rebond massif des créations d’emplois cette année. En effet, selon des calculs publiés par l’institut statistique dans sa note de conjoncture en date du 10 juin 2021, après avoir progressé de près de 86000 au premier trimestre, l'emploi salarié aurait continué sur sa lancée au deuxième trimestre (+101 000 emplois créés) porté par les services marchands : hôtels, cafés, restaurants, bars, cinémas dans lesquels les Français, poussés par un vent de liberté, se sont rués dès la fin des restrictions sanitaires. Au total, l’emploi salarié augmenterait de plus de 300 000 en 2021, retrouvant lui aussi fin 2021 son niveau d’avant-crise.
La reprise économique est tout de même conditionnée par le taux de vaccination
Face à la menace du variant Delta, susceptible de provoquer une nouvelle épidémie à la rentrée, le ministre de l'Economie estimait dans les colonnes du Parisien, le 3 juillet 2021, que la vaccination « garantit la sécurité sanitaire de tous. Elle permettra de retrouver le plus rapidement possible une vie normale, de la croissance, des emplois et de l'activité ». En effet, seul un taux de couverture vaccinal important permettra d’éviter la mise en place de nouvelles restrictions sanitaires. Pas besoin d’un Master en économie pour comprendre que le rebond de la croissance économique est conditionné par une hausse de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises qui serait remise en cause avec une économie mise sous cloche une nouvelle fois, par l'apparition de potentielles restrictions sanitaires.