Une propagation virulente du virus dans certains territoires ultramarins
La situation sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 devient préoccupante en Outre-Mer. L’ouverture des frontières, un faible taux de vaccination ainsi que l’apparition de multiples variants brésilien, britannique, et sud-africain qui ne cessent de gagner du terrain ont été facteurs de l’accroissement du nombre de contaminations. Dans le détail, aux Antilles qui sont particulièrement touchées par le variant britannique, l’entrée dans la 4ème vague est imminente. En effet, en Guadeloupe, la circulation du virus s’intensifie et 281 nouveaux cas de Covid-19 ont été dépistés pour la semaine du 12 au 18 juillet 2021 contre 178 la semaine d’avant tandis que la Martinique a vu le nombre de contaminations être multiplié par dix en deux semaines. A la Réunion, les derniers chiffres transmis le 20 juillet au soir par la préfecture de La Réunion et l'Agence régionale de santé ne sont guère plus encourageants. L'île qui connaît une prédominance du variant Bêta, dit Sud-Africain a enregistré la semaine du 13 au 16 juillet un taux d’incidence hebdomadaire de la Covid-19 inégalé puisqu’il était à plus de 190 cas pour 100.000 habitants. D'ailleurs de nouvelles mesures sanitaires comme l’instauration d’un couvre-feu ont dû être prises sur l'île bourbon afin de freiner la première véritable vague épidémique de Covid-19 frappant le territoire Réunionnais, seize mois après l'apparition du virus sur ce dernier. En Guyane, territoire qui ne vit pas la même épidémie qu’en métropole et dans les autres DOM, puisque frappé par le variant Brésilien représentant plus de 80% des contaminations, l’augmentation du nombre de cas se poursuit avec un taux d'incidence toujours en hausse et des hôpitaux sous tension. Par ailleurs, contre toute attente, à Mayotte l'épidémie de Covid-19 ralentit, en dépit d'un faible taux de vaccination . Selon les données fournies par l'Agence régionale de santé Mayotte dans un bulletin d’information publié le 19 juillet 2021, l’archipel n’a enregistré la semaine du 10 au 16 juillet 2021, que 11 nouveaux cas. Keyliance, le spécialiste du rachat de crédit en Métropole et dans les DROM (Martinique, Réunion, Guadeloupe et Guyane) vous en dit plus sur ce rebond épidémique soudain frappant de plein fouet certains départements d'Outre-mer.
Une quatrième vague épidémique d’une rare intensité déferle sur la Martinique
Emmanuel Macron a décrété la mise en place de l'État d’urgence sanitaire en Martinique lors de son allocution télévisée le lundi 12 juillet 2021. Le chef de l’Etat a justifié cette décision par le « niveau de vaccination très insuffisant » et les « hôpitaux sous forte pression ». Depuis la fin du mois de juin, l'île de 375.000 habitants fait face à une flambée inédite du nombre de contaminations. Dans son bulletin hebdomadaire du 20 juillet 2021, l’Agence Régionale de Santé Martinique, indique que la semaine dernière on dénombrait 2.241 nouveaux patients positifs testés en Martinique, et que le taux d’incidence avait bondi à 625 cas pour 100.000 habitants contre 278 la semaine précédente « La Martinique est actuellement confrontée à sa 4ème vague de SARS-CoV 2, d’une ampleur supérieure aux précédentes » alerte bel et bien l’agence à la fin de son point de situation. La situation est d’autant plus inquiétante que, selon les données de Santé publique France, pour l’instant le variant Delta n’est à l’origine que de 2,1 % des contaminations et c’est toujours le variant Alpha aussi surnommé « variant Anglais » qui est responsable de 95 % des cas. La principale cause de cette explosion des cas de contamination est bien sur le faible taux de vaccination. Avec 15,62 % de sa population des 12 ans et plus totalement vaccinée, la Martinique possède un taux de vaccination bien en deçà de la moyenne nationale. Ce faible taux de couverture vaccinale, est de plus couplé à un certain relâchement des gestes barrières. Il a donc fallu resserrer la visse et vite, avant que l'épidémie ne prenne trop d’ampleur et que les hôpitaux soient saturés. Comme en Métropole, en Martinique, le passe sanitaire est exigé depuis le 21 juillet pour pouvoir accéder aux lieux de culture et de loisirs qui rassemblent plus de 50 personnes mais l'île est de plus soumise à un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin entré en vigueur le mardi 13 juillet 2021 suite à l’allocution du président la veille. Couvre-feu qui, depuis une dizaine de jours, aura été tout sauf calme dans les rues de Fort de France. En effet, la préfecture de la Martinique a connu deux nuits de violences sans précédent, les samedi 17 et dimanche 18 juillet 2021. Samedi soir, vers 21h, alors que tous les Martiniquais étaient dans l’obligation de rester chez eux, près de 400 personnes se sont rassemblés et ont commis des dégradations ainsi que des actes de violences à l’encontre des forces de l’ordre en guise de protestation contre la vaccination obligatoire et la mise en place du couvre feu. La préfecture de la Martinique a de nouveau été le théâtre de violences urbaines le lendemain au soir. Les heurts se sont déplacés du centre-ville vers la voie principale des Terres-Sainvilles , quartier populaire de Fort-de-France et ont opposé les forces de l’ordre et des groupes de jeunes. Une maison en bois et trois véhicules se sont embrasés, sans faire de victimes.
La Guadeloupe bientôt en urgence sanitaire ?
La croissance exponentielle du nombre de contaminations en Martinique inquiète la Guadeloupe, d’autant que cette dernière est aussi mauvaise élève en matière d’immunité collective que sa voisine. Le cas des Antilles françaises en queue de peloton des départements en matière de vaccination soulève une fois de plus les problématiques de la pauvreté, de l’accès aux services publics et des fractures sociales et éducationnelles dans les départements ultramarins. En Guadeloupe, seulement 25,78 % soit un peu plus d’un quart de la population adulte a reçu au moins une dose d’injection indique l’Agence Régionale de Santé dans son point vaccination du 20 juillet 2021. L’archipel peine à s’extraire d’une très longue troisième vague épidémique alors que l’arrivée d’une quatrième est imminente. Pour la semaine du 12 juillet 2021 au 18 juillet 2021, le nombre de nouveaux cas positifs dépistés sur le territoire est de 281 contre 178 la semaine précédente. Pour faire simple, la circulation du virus s’intensifie sur ce dernier. En conséquence, ce mercredi 21 juillet, à l’Assemblée nationale, le gouvernement a déposé un amendement, réclamant le déclenchement de l'état d'urgence sanitaire en Guadeloupe, jusqu'au 30 septembre 2021 inclus, en raison de la dégradation rapide de la situation épidémique dans le département.
La Réunion de nouveau sous couvre-feu
La Réunion est le second département Français à être passé sous le régime du couvre feu suite à l’allocution du président Macron le 12 juillet 2021. Le doux parfum de la liberté retrouvée flottait sur l'île Bourbon après près de 3 mois de couvre-feu , mais à peine deux semaines après la levée de ce dernier, La Réunion a retrouvé mi-juillet l’état d’urgence sanitaire et l’interdiction de déplacement entre 23 heures et 5 heures du matin pour un minimum de trois semaines . Les derniers chiffres transmis le 20 juillet au soir par la préfecture de La Réunion et l'Agence Régionale de Santé rendent compte de l’évolution défavorable de l'épidémie. En effet, du 10 au 16 juillet, la Réunion a enregistré 1.320 nouveaux cas avec un taux d’incidence de 154,6 cas pour 100.000 habitants. Alors que l'épidémie de covid flambe, les hôpitaux Réunionnais sont par conséquent sous pression. Dans les colonnes du Monde vendredi dernier, Lionel Calenge, directeur général du CHU, alertait sur les capacités hospitalières de la Réunion « sous tension ». A la date du 20 juillet, 40 lits de réanimation étaient occupés par des patients positifs à la Covid-19 sur les 112 lits de réanimation comptabilisés à La Réunion. Dans les hôpitaux Réunionnais qui gèrent aussi une épidémie de dengue, les personnels sont « épuisés par un an et demi d’efforts intenses » reconnaît le directeur. Comme aux Antilles, à la Réunion, le faible taux de couverture vaccinale reste le principal facteur de propagation du virus. Selon les derniers chiffres fournis par Santé Publique France avant- hier, le taux de couverture vaccinale sur l'île est deux fois moins élevé que celui de métropole ( 35 % de la population de plus de 18 ans a reçu une première dose à la Réunion contre 57% en métropole). Afin d'accroître le nombre de personnes immunisées, l'Agence Régionale de Santé poursuit sa campagne de vaccination sur l'île. Comme expliqué dans un précédent article, en juin, afin de faciliter l’accès à la vaccination à tous les Réunionnais, y compris ceux habitant dans les villages des hauts isolés , l’ARS a mis en place un Vaccinobus. Le véhicule se balade sur tout le territoire à la rencontre de volontaires à la vaccination. L’ARS reconduit l’opération Vaccinobus sur toute l’île en juillet et août, en lien avec les communes, les centres commerciaux et la Croix Rouge. Vous pouvez retrouver les arrêts prévus pour les semaines à venir sur le site de l’ARS.
La Guyane peine à voir la lumière au bout du tunnel
La Guyane qui peine à s’extraire d’une longue troisième vague épidémique, espère éviter la déferlante d’une quatrième. Pourtant, les chiffres du Covid-19 sur le territoire poursuivent à nouveau leur ascension avec un taux d'incidence toujours en hausse et un système hospitalier sous tension. Avec 114 nouveaux cas confirmés ces dernières 24 heures pour 1.257 tests realisés contre 134 pour 1.253 hier, on pourrait croire à une amélioration de la situation épidémique avec de plus un taux de positivité qui perd deux points passant de 11 à 9 aujourd’hui. Pourtant un indicateur est au rouge. En effet le taux d’incidence progresse très vite puisqu’il a pris 14 points en une journée passant de 197 à 211 patients contaminés pour 100.000 habitants sur 7 jours glissants. Autre signal préoccupant, la tension hospitalière qui se poursuit : 2 nouvelles entrées de patients au sein du service de réanimation sont à noter ces dernières 24 heures tandis que 3 malades atteints de la Covid-19 ont dû se faire hospitaliser, depuis hier, faisant ainsi passer le nombre d’hospitalisation de 89 à 92 en Guyane.