Réforme des retraites : dernier grand chantier du quinquennat ?
Mise en attente à cause de la crise sanitaire, la réforme des retraites pourrait être le dernier grand chantier du quinquennat d'Emmanuel Macron. Le journal les Echos a révélé dans son édition du lundi 28 juin 2021, que l'Élysée planchait de nouveau sur une réforme des retraites adoptée dès cet automne.Toutefois, la refonte systémique présentée avant la pandémie n'est plus d'actualité. À la place se dessine un scénario de report de l'âge légal de départ en retraite qui divise le gouvernement. Keyliance, vous explique tout sur la réforme à venir de 2022.
Un passage de 62 à 64 ans
Frapper un grand coup sur table juste avant les présidentielles, avec une réforme des retraites allégée ? Le débat fait plus que jamais rage au sein de l'exécutif après l’échec de la majorité présidentielle aux élections régionales et la décision du Conseil d’Etat de suspendre la réforme du gouvernement sur l'Assurance-chômage. Selon le quotidien Les Echos, lundi, une partie de la majorité présidentielle plaide pour un relèvement de l'âge légal de départ à la retraite avec un passage 62 à 64 ans. Le principe serait posé dès cet automne et la réforme se mettrait en œuvre lors du prochain quinquennat, avec un âge légal à 64 ans à l’horizon 2028 pour les générations nées après 1964.
Avis partagés au sein de l'Exécutif
Les avis sur la réforme sont cependant partagés au sein de l'exécutif. A Bercy, forcément on pousse pour que le dossier ne soit pas abandonné, surtout depuis que la crise sanitaire est venue accroître la dette. C’est ainsi que parmi les pro réformes, on trouve notamment Bruno Le Maire ministre de l’économie qui a déclaré au micro de CNews hier matin qu’il était favorable à ce que le gouvernement recule l’âge de départ à la retraite. « C’est l’intérêt des Français et l’intérêt de la France que tout le monde, globalement, que notre pays, travaille davantage». Tandis qu’au sein de l’aile Gauche de la majorité présidentielle, on se veut plus prudent. Jean Castex dans un entretien accordé au Figaro vendredi 25 juin dernier a fait part de sa prudence, « Il faut la faire, mais il faut aussi choisir le bon moment ». Dans le camp des contre, à fortiori, le président de l’Assemblée Nationale Richard Ferrand, qui préférerait qu'une réforme de cette envergure soit plutôt abordée durant le quinquennat suivant si le président sortant est réélu bien entendu.
Quel est le scénario de réforme envisagé ?
Ce report de l'âge de la retraite pourrait être soumis au vote du parlement dès le mois d’octobre dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. Si le président donne son feu vert, l'âge de la retraite serait reculé de 6 mois en 6 mois. La première génération concernée serait celle née en 1961 pour laquelle l'âge d’ouverture des droits passerait à 62 ans et demi en 2022-2023, et ainsi de suite pour les trois générations suivantes, ce qui fait que l'âge de départ à 64 ans s’appliquerait à ceux nés en 1964.
Revaloriser le minimum de pension
Lors de la dernière réforme des retraites portée par Eric Woerth alors ministre du Travail en 2010, l'âge légal était passé progressivement de 60 à 62 ans mais sur un temps plus long (3 ou 4 mois par génération). Avec un tempo rapide de 6 mois, le rendement financier de la réforme Castex tournerait autour de 14 milliards d’euros en 2026. Mais comme il est bien sûr prévu des exemptions et départs anticipés pour les carrières longues ou les personnes en invalidité, ces dernières diminueraient les économies de plusieurs milliards. De plus comme promis, le minimum de pension serait bien revalorisé à 1.000 euros pour les travailleurs ayant eu une carrière complète. Cette mesure aurait aussi un coût qui viendrait réduire les profits de la réforme.
Détourner l’attention des élections régionales ?
Faire oublier l’échec des élections régionales en frappant un grand coup est l’objectif clairement identifié par les membres du gouvernement. À ceux qui, au sein de LREM, pensent que c'est de la folie à quelques mois de l'élection présidentielle, les partisans de cette réforme répondent que c'est au contraire le moment où jamais de couper l'herbe sous le pied de la droite revigorée par son succès aux régionales mais aussi de renouer avec l’ADN transformateur d’Emmanuel Macron. « Si le président est classique, il sera battu » plaide auprès des Échos, un poids lourd du gouvernement . Autrement dit, il ne faut pas avoir peur de se mouiller en cette fin de quinquennat. Pour ce même individu, il est temps de décréter la fin de « l’open bar » et de « reconstituer des noisettes pour le prochain hiver ».« Cela n'implique pas forcément la réforme des retraites, mais plus vite on la fait, mieux on se porte » affirme-t-il. Pourtant, même le Medef ne veut pas d’une réforme faite à la va vite en fin de quinquennat. Il préfère que le sujet fasse l’objet d’un débat national pendant la campagne et qu’une réforme plus approfondie soit initiée après 2022. Mais ce ministre juge au contraire que « ces deux lignes dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale » permettraient aussi aux Français de se positionner avant l'élection présidentielle. « Comme ça, si les gens n'en veulent pas, ils ne reconduiront pas Emmanuel Macron. » Reste à savoir quelle sera la décision de ce dernier concernant la réforme.
Focus : Trois pistes pour booster votre retraite
La retraite représente un changement de vie, qu’il convient de préparer minutieusement d’un point de vue financier. Keyliance vous fournit en exclu trois conseils pour améliorer votre retraite.
Travailler au-delà de l'âge légal
La loi permet de continuer à travailler au-delà de l'âge légal ou de la date à laquelle le salarié peut bénéficier d’une pension de retraite à taux plein (entre 65 et 67 ans en fonction de votre année de naissance). Jusqu'à 70 ans, ce choix reste le vôtre, au-delà, c'est l'entreprise qui décide de votre maintien en activité ou de votre départ à la retraite. Deux bénéfices principaux sont à tirer de la prolongation de votre activité professionnelle. D’une part, vous touchez votre pension de retraite et les revenus de votre nouvelle activité. D’autre part, si vous exercez sous un statut différent, vous générez de nouveaux droits à la retraite qui augmenteront votre pension le jour venu.
Effectuer un rachat de crédit
Une autre solution pour gagner en reste à vivre est d’effectuer une opération de rachat de crédit, ou de regroupement de prêts. Si partir en retraite rime avec la réalisation de nombreux projets de vie comme la rénovation d’un bien immobilier, l’achat d’une maison, ou encore la multiplication des voyages et des loisirs, cela correspond aussi à une baisse significative du niveau de revenus du ménage. Un rachat de crédit consommation peut permettre aux séniors de réaliser leurs projets mais aussi d’éviter une situation de fins de mois difficiles. Il consiste en un regroupement de tous les crédits en cours du préretraité ou retraité en un seul emprunt afin qu’il n’ait plus qu’une mensualité à payer chaque mois et un montant de reste à vivre suffisant. Keyliance, spécialiste du rachat de crédit dans les DOM et en Métropole, finance d’ailleurs chaque année des rachats de crédits chez de nombreux couples de retraités. Alors n’attendez plus de crouler sous les dettes et faites confiance à l’expertise de Keyliance !
Opter pour la retraite progressive
Si vous avez 60 ans et validé 150 trimestres, vous pouvez ( avec l'accord de votre employeur ) choisir d’aménager votre fin de carrière grâce à la retraite progressive. Ce dispositif vous permet, à partir de 60 ans, de continuer à exercer une ou plusieurs activités à temps partiel tout en percevant une partie de votre retraite. L’avantage est que vous continuez de cotiser pour votre retraite, d’acquérir des points pour votre retraite complémentaire et donc d’améliorer son montant tant que vous exercez une activité à temps partiel. Lorsque vous demanderez votre retraite définitive, son montant sera recalculé en tenant compte de ces cotisations.
Sous réserve de l’accord de votre employeur, vous pouvez aussi cotiser pour la retraite sur la base du salaire à temps plein pour votre activité à temps partiel. Ce qui vous permet d’obtenir une retraite d’un montant identique à celui que vous auriez perçu en travaillant à temps plein.
Calendrier de la réforme
Compte tenu des réticences, fortes de la part tant des partenaires sociaux que de certains députés y compris au sein de la majorité, un parcours long et difficile attend donc cette réforme qui devra passer selon l’orientation prise par le gouvernement par le vote sur le financement de la Sécurité Sociale ou par un projet de Loi réformant en profondeur le régime de retraite. De nombreux allers retour sont donc à prévoir entre le gouvernement, les députés et les partenaires sociaux. Le calendrier exact n’est pas encore connu, soyez-assurés que nous vous tiendrons informés et nous pouvons d’ores et déjà vous promettre une rentrée chaude en septembre, sur la vague de la contestation post-covid.