La croissance en France est un sujet qui suscite de nombreuses interrogations. En effet, une grande partie des économistes prédisent une récession de celle-ci en 2023, tandis que d’autres prévoient une légère croissance. À l’inverse, l’exécutif compte sur le soutien public pour maintenir l’activité. L’évolution du prix de l’énergie pourrait en changer la donne.
Mais alors, qu’en sera-t-il de la croissance française en 2023 ?
L’état de la croissance française aujourd’hui
L’économie française traverse aujourd’hui une passe difficile, voire paradoxale. Depuis la guerre en Ukraine, les mauvaises nouvelles ne cessent de s’accumuler du côté macroéconomique, l’inflation est loin d’avoir terminé son ascension. Depuis septembre, la France, comme le reste de l’Europe, est confrontée à la pire crise énergétique depuis les années 1970, entraînant ainsi une récession dans d’autres pays de la zone euro, partenaires commerciaux de la France.
Malgré ce flot de mauvaises nouvelles, l’activité tient bon. En effet, alors qu’en temps normal la dégradation de la conjoncture s’accompagne d’une régression de la demande, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Selon Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques), « les carnets de commandes représentent 5 à 7 mois d’activité contre 3 mois d’habitude ». Le climat des affaires, mesuré par l’INSEE reste au-dessus de sa moyenne de longue période. Comme signe de confiance pour l’avenir, on peut constater que l’investissement reste rigoureux et que l’économie crée des emplois.
Les destructions d’emploi font leur retour
Selon de nombreux conjoncturistes, le vent est en train de tourner pour l’année à venir. En effet, la résistance de l’économie française devrait se porter beaucoup mieux : l’activité serait au mieux quasi stable, bien que la possibilité d’une récession ne soit pas à exclure. Ainsi, les destructions d’emplois seraient de retour. On peut constater cela notamment à cause de la crise énergétique contraignant de nombreuses entreprises à renégocier leurs contrats. Pour certaines cela passera par l’arrêt de production pour ne pas perdre d’argent, entraînant ainsi une destruction de l’emploi.
En ce qui concerne la demande, la situation n’est pas plus rassurante selon les conjoncturistes. En effet, l’inflation reste élevée, ce qui bride encore d’avantage la consommation des ménages, principal moteur de la croissance du PIB en France. La hausse de 15% des factures de gaz et d’électricité à partir de janvier 2023 est une pilule déjà difficile à avaler, sans compter la hausse des prix du quotidien.
Pour finir, le tour de vis monétaire mis en place par la BCE (Banque Centrale Européenne) pour contrer l’inflation, va renchérir le coût du crédit à la consommation.
2023 : une année difficile mais avec quelques surprises ?
Bien que 2023 soit prévue comme une année assez difficile, certaines bonnes surprises sont possibles. Cela s’explique notamment par le fait que certaines inconnues subsistent encore comme la dynamique des revenus par exemple. Celle-ci dépendre des augmentations de salaire, mais aussi de la tenue du marché du travail.
C’est en partie ce qui déterminera la trajectoire du pouvoir d’achat en 2023. Par ailleurs, la Banque de France mise sur une stabilité qui permettrait à la consommation de s’accrocher encore un peu. Un autre facteur pourrait également apporter son soutien à la demande : la « surépargne » de 176 milliards d’euros accumulée par les ménages dans laquelle il est possible de puiser pour maintenir ses dépenses.
Qu’en est-il du coût de l’énergie ?
Un grand point d’interrogation reste cependant en vigueur, à savoir la configuration géopolitique ainsi que l’évolution des prix du gaz et de l’électricité qui en découlera. La meilleure nouvelle possible serait une réduction de la volatilité des prix. Un redémarrage rapide du nucléaire serait le principal facteur à pouvoir changer la donne en France.
En attendant, le pouvoir exécutif ne cesse de manœuvrer pour pouvoir amortir le choc énergétique grâce à un plan d’aide ciblé. Comme durant la crise sanitaire du Covid-19, l’objectif est de protéger le tissu industriel et de limiter les défaillances en cascade.