Le pouvoir exécutif a mis en place de nombreuses mesures en France au cours de l’année 2022 pour pouvoir palier à la flambée des prix de l’énergie. Cependant, malgré ces nombreuses barrières, le pouvoir d’achat des Français a tout de même été relativement impacté, notamment entre janvier 2021 et juin 2022. On observe une baisse d’autant plus importante chez les ménages modestes.
Par ailleurs, une étude de l’INSEE a démontré que la hausse des prix de l’énergie a entraîné un recul de 1,3% du pouvoir d’achat des Français sur cette même période.
L’impact du choc inflationniste
La situation catastrophique que subit l’économie française actuellement s’explique en partie par le choc inflationniste sans égal dans l’Histoire qu’ont subi les porte-monnaie des Français. L’enquête de l’INSEE démontre que ce choc impacte depuis janvier 2021, lorsque les premiers effets de la montée inflationniste a commencé à se faire ressentir lors de la reprise économique post-Covid. C’est entre début 2021 et mi-2022 que les prix de l’électricité, du gaz, du carburant et même du fioul se sont envolés (+18%). En termes plus précis, cela se traduit par hausse de la facture de près de 1 110 euros pour un ménage français moyen.
Pour faire face à cette remontée des prix historique, la présidentielle française a mis en avant qu’elle était la première en Europe à avoir tenté d’amortir ce choc inflationniste. En effet, dès l’automne 2021, le gouvernement a proposé aux ménages un chèque énergie exceptionnel pour les plus modestes ainsi qu’une indemnité inflation pour plus de 10 millions de personnes. C’est début 2022 que la France met en place un bouclier tarifaire qui entraîne un quasi-gel des prix du gaz et de l’électricité. Il y a quelques mois, il s’agissait d’une ristourne d’une vingtaine de centimes sur le litre de carburant.
Des inégalités sociales trop présentes
Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliards d’euros qui ont été attribués par les finances publiques, pour permettre de voir des résultats concrets sur le pouvoir d’achat des Français. Ainsi, l’INSEE a pu calculer que le bouclier tarifaire ainsi que la remise de carburant avaient ainsi permis de réduire la facture des prix de l’énergie de 270 euros en moyenne pour les ménages français.
En ce qui concerne le chèque énergie exceptionnel et l’indemnité inflation, cela a permis d’économiser en moyenne 120 euros pour les ménages. Au total, cela met en lumière une perte nette à cause de l’inflation énergétique de 720 euros en moyenne pour les ménages, soit une baisse de 1,3% du revenu disponible.
Toutefois, bien qu’il s’agisse de chiffres globaux, cette évolution cache des disparités qui peuvent poser un problème politique au gouvernement : les 30% des ménages les plus aisés sont moins touchés (-1,2%) que les 30% les plus modestes (-1,6%). Et cela s’explique notamment parce que les Français les plus pauvres consacrent une plus grande part de leur budget aux factures d’énergie :
- 14% pour les 10% les plus pauvres
- 5% pour les 10% les plus riches
Qu’en est-il du bouclier tarifaire ?
Pour faire face à de telles inégalités sociales, le gouvernement a mis en place des mesures qui ont des effets contrastés. En effet, les chèques énergie touchent bien leurs cibles, soit les plus modestes :
- Gain de 170 euros et +0,7% pour les 30% les plus modestes
- Gain de 60 euros et +0,1% pour les 30% les plus aisés
En ce qui concerne la ristourne sur le carburant et le bouclier tarifaire les effets sont davantage contrastés. Si l’on regarde en proportion de leurs revenus, ce sont les 30% de Français les plus modestes qui en profitent le plus (+0,7%). Mais en termes de valeur absolue, ce sont les 30% de ménages les plus aisés qui ont gagné 350 euros, contre 210 euros pour les foyers plus modestes.
La tâche est d’autant plus fastidieuse que ces inégalités sociales s’associent à des inégalités territoriales. En effet, plus on s’éloigne des grandes villes, plus la perte de pouvoir d’achat s’intensifie, notamment à cause de l’utilisation plus massive du chauffage ou de la voiture. Ainsi, un ménage vivant à Paris a vu son revenu disponible s’user de 0,8% sur un an, contre -1,7% pour un ménage en dehors des zones urbaines.