La hausse des taux du crédit et l’inflation ont eu de nombreux impacts assez dramatiques sur les ménages en Europe, conséquences de la guerre en Ukraine notamment. Ainsi, la chute du niveau de vie des ménages a poussé les banques britanniques à restreindre les conditions d’accès à l’emprunt, une première depuis la crise financière de 2008.
Découvrez donc les mesures en place par nos voisins anglais pour restreindre l’accès au crédit.
Restrictions au crédit, une première depuis 2008 au Royaume-Uni
C’est une première depuis la crise financière de 2008. Pour faire face à la dégradation drastique du pouvoir d’achat, les banques britanniques se sont vues dans l’obligation de restreindre les conditions d’accès à l’emprunt, comme ce fut le cas en 2008. Selon le sondage trimestriel de la Banque d’Angleterre (BoE), l’indice qui mesure la disponibilité du crédit s’est contracté de plus de 30% sur le quatrième trimestre 2022.
Par ailleurs, ce tour de vis affecte aussi bien les prêts dits « sécurisés » comme le crédit immobilier, que ceux catégorisés comme moins sécurisés comme le prêt à la consommation ou encore les cartes de crédits par exemple. À noter qu’au début de la pandémie, les conditions d’accès à l’emprunt s’étaient également brusquement resserrées, mais uniquement temporairement. Cette fois, la tendance est beaucoup plus lourde. En effet, ce sondage montre que les banques s’attendent à durcir une nouvelle fois les conditions pour les trois prochains mois.
Le niveau de vie, première victime
La solvabilité des ménages britanniques attire toute l’attention puisque le pays fait face à une inflation de plus de 10%. Puisque les salaires ne suivent plus la même dynamique, le niveau de vie des ménages risque encore de chuter de 7% environ entre 2022 et 2024, une rechute jamais observée depuis plus de 70 ans.
En Angleterre, plus de la moitié des ménages sont endettés, 57% plus précisément selon le régulateur financier FCA (Financial Conduct Authority). Les prix surélevés de l’immobilier entraînent les Britanniques à s’endetter sur 30 ans, avec la plupart du temps des taux variables, ce qui les rend donc plus vulnérables à la hausse des taux d’intérêt.
Notons également que les crédits étudiants sont également courants. En effet, près d’un tiers des 25/34 ans remboursent encore un prêt étudiant. Par conséquent, le ratio de dette sur revenus disponibles atteint les 139% au Royaume-Uni, contre 119% pour la France.
Le taux de défaut reste faible
Malgré ce taux d’endettement relativement élevé, la Banque d’Angleterre se voulait assez rassurante lorsque les perspectives économiques ont commencé à s’assombrir. En juillet 2022, son comité de politique financière estimait alors que l’augmentation du coût de la vie ne posait pas « le même risque pour les prêteurs et le système financier que les autres chocs » comme c’est le cas de l’énergie ou des matières premières par exemple. Ainsi, pour l’instant, le taux de défaut sur les emprunts aux particuliers reste faible, mais le dernier sondage de la BoE indique toutefois qu’il pourrait augmenter au trimestre prochain.