Depuis quelques semaines, tous les futurs emprunteurs ou futurs acquéreurs entendent parler d’une nouvelle façon d’épargner : l’épargne résiduelle. Celle-ci s’ajoute à l’apport personnel, et devient petit à petit un critère de plus en plus exigé par les banques pour pouvoir accorder un emprunt immobilier.
Mais en quoi consiste cette épargne de précaution ? Keyliance vous explique tout ce que vous devez savoir sur l’épargne résiduelle.
Définition : qu’est-ce que l’épargne résiduelle ?
Également connue sous le nom d’épargne de précaution, l’épargne résiduelle représente les sommes restantes après la réalisation d’un projet immobilier. On la différencie de l’apport personnel, que l’on prend sur l’épargne de l’emprunteur afin de financer partiellement l’achat immobilier. Ainsi, l’épargne résiduelle est égale à ce qu’il reste après que vous ayez financé l’intégralité de votre achat, y compris les frais d’acquisition ou encore l’apport personnel. Par ailleurs, cette épargne n’est pas prise en compte dans le plan de financement d’un achat immobilier, bien qu’elle reste essentielle pour les établissements bancaires.
L’épargne résiduelle est analysée par la banque afin de déterminer le profil de l’emprunteur :
- Place-t-il tout son argent sur un Livret A ?
- Arrive-t-il à mettre de l’argent de côté tous les mois ?
- A-t-il plusieurs comptes épargne dans plusieurs banques ?
- Profite-t-il d’une donation ou d’une succession ?
Toutes ces questions vont permettre de déterminer le profil de l’emprunteur. Les banques veulent savoir comment les comptes de la famille sont tenus tous les mois, si les crédits s’additionnent… En plus de la sécurité du capital alloué, l’épargne résiduelle offre des opportunités commerciales à la banque : si elle accorde le crédit…
Comment se créer son épargne résiduelle ?
Lorsque vous avez un projet immobilier, notez que celui-ci doit comprendre que l’épargne ne représente pas un apport personnel. Celui-ci fait partie de l’épargne directement dédiée à l’achat du logement. Généralement, une banque conseille de conserver 3 à 6 mois de salaire sur des comptes d’épargne disponibles comme le livret par exemple. Cela permet notamment de faire face à certains imprévus.
La construction d’une épargne de précaution passe par la diversification et la sécurité. En effet, les différents livrets offrent une garantie avec une rémunération de 3% actuellement pour le Livret A. Dans un contexte inflationniste grandissant, il s’agit d’une solution financière très intéressante puisque l’argent reste disponible et garanti. Par ailleurs, vous pouvez opter pour des livrets boostés comme le livret jeune pour chaque enfant de 12 à 25 ans ou encore le Livret d’Épargne Populaire (LEP) sous conditions de revenus. Leurs taux d’intérêt sont souvent plus attractifs.
Notez également que l’épargne résiduelle doit être facilement mobilisable. Il vous est donc possible d’investir dans des produits comme une assurance-vie multi-supports avec des fonds en euros (capital garanti) et des unités de compte (capital non garanti) ou encore un Plan d’Épargne en Actions (PEA). Toutefois, la fiscalité en cas de sortie peut être un frein, selon la durée de détention.
L’épargne résiduelle : nouveau critère primordial pour obtenir un financement
Depuis quelques semaines, l’épargne résiduelle est devenue un véritable critère pour les banques dans leur décision d’octroyer ou non un prêt immobilier. En effet, celles-ci estiment qu’une épargne de précaution d’environ 10% (voire 20%) de la somme empruntée est nécessaire. Ceci correspond à environ un an de mensualité de crédit accordé. Par exemple, si vous empruntez 200 000 euros, vous remboursez 1200 euros tous les mois pendant 20 ans. Votre épargne résiduelle doit être comprise entre 15 000 (un an de mensualité) et 20 000 euros (10% du capital emprunté).
Ce nouveau critère a été mis en avant avec l’inflation. L’augmentation massive et abondante des prix à la consommation nécessite de disposer d’une plus grande marge de manœuvre. Dans n’importe quelle situation, le capital accordé est garanti et assuré : la banque ne prend aucun risque en cas de défaillance de l’emprunteur. L’épargne de précaution permet de faire face à un coup dur, assez fréquent en ce moment, dans cette période d’instabilité économique et financière.
De plus, cette épargne permet d’offrir des liquidités aux banques. En effet, face à la hausse des taux directeurs de la BCE, les banques doivent répercuter cette augmentation de façon limitée, en cherchant à acquérir de nouveaux clients. Ainsi, elles proposent des taux intéressants pour capter l’épargne des livrets des emprunteurs.