En dépit des vents contraires et des défis tels que l'inflation, la hausse des taux immobiliers et les diagnostics de performance énergétique obligatoires, il existe des signes encourageants démontrant que le secteur immobilier français demeure dynamique et résistant. L'Observatoire de BPCE conserve ainsi un certain optimisme vis-à-vis du marché.
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La crise immobilière en 2023
La crise immobilière qui secoue 2023 laisse une empreinte indélébile sur le paysage immobilier français. Les facteurs économiques et sociaux ont convergé pour créer une situation complexe et préoccupante.
Tout d'abord, l'instabilité économique globale a eu un impact significatif sur le marché immobilier, avec une augmentation de l'inflation et une hausse des taux d'intérêt. Ces conditions ont rendu l'accès à la propriété de plus en plus difficile pour de nombreux ménages, mettant en avant les inégalités et créant une pression accrue sur le marché locatif.
De plus, les nouvelles réglementations ont également joué un rôle important dans la crise immobilière. Les mesures telles que les diagnostics de performance énergétique obligatoires ont entraîné des coûts supplémentaires pour les propriétaires, ce qui a parfois découragé les investissements et freiné les transactions immobilières. En conséquence, le marché a connu une diminution de l'activité et une stagnation des prix dans certaines régions.
La crise a également mis en évidence les disparités régionales dans le secteur immobilier. Les grandes métropoles ont continué de faire face à une demande soutenue, avec des prix immobiliers élevés qui restent inaccessibles pour de nombreux acheteurs potentiels. En revanche, les zones rurales ont connu une baisse de la demande et une dégradation de la valeur des biens immobiliers, aggravant ainsi les écarts entre les différentes régions.
Face à cette crise, le gouvernement a tenté de mettre en place des mesures de relance pour soutenir le marché immobilier. Des incitations fiscales et des programmes d'aide à l'accession à la propriété ont été mis en œuvre pour stimuler l'activité et faciliter l'accès au logement. Cependant, il faudra du temps pour que ces mesures produisent des effets tangibles et stabilisent le marché.
L’immobilier reste fort
Les conclusions de l'Observatoire BPCE sur les perspectives de l'immobilier résidentiel suscitent un certain optimisme prudent : aucune chute majeure n'est prévue pour 2023-2024, cependant, le secteur de la construction est secoué. En pleine tourmente économique, cette industrie a dû faire face à de nombreux obstacles : la hausse des coûts des matériaux a mis les budgets des constructeurs et des acheteurs sous pression. En conséquence, les mises en chantier et les réservations ont connu un recul de 20 % au dernier trimestre 2022 par rapport à l'année précédente. Par ailleurs, BPCE L'Observatoire prévoit 350 000 mises en chantier en 2023 et 340 000 en 2024.
Demande immobilière : tendance à la hausse mais marché en baisse
Malgré les incertitudes économiques, la demande immobilière demeure robuste. Selon Alain Tourdjman, directeur des études économiques du groupe bancaire BPCE, "La demande ne s'est pas effondrée". Ainsi, 11 % des Français déclarent avoir un projet d'achat de résidence principale au cours des douze prochains mois (contre 10 % l'année dernière).
Concernant les résidences secondaires, la demande reste stable. Cependant, une certaine prudence se fait sentir du côté des vendeurs, avec 60 % d'entre eux souhaitant retarder la vente de leur bien, principalement en raison de la hausse des taux immobiliers. L'évolution des taux de crédit immobilier a ainsi impacté le marché, entraînant une baisse des ventes de 16 % en février 2023 par rapport à février 2022. C'est pourquoi Alain Tourdjman estime que le nombre de transactions devrait retomber en dessous du million en 2023.
Le DPE : un critère important pour les acheteurs
Le nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un élément déterminant pour les acheteurs. Selon Alain Tourdjman, environ trois quarts des Français considèrent la classe énergétique comme un critère clé dans leur décision d'achat, tandis que le coût des travaux est perçu comme un enjeu lors des négociations.
Cependant, il est important de noter que seulement 20 % des maisons individuelles sont classées F ou G en termes de performance énergétique. L'expert souligne également que nous ne sommes pas confrontés à un scénario de rupture, mais plutôt à un marché marqué par une forte vague de rénovations et une baisse des prix. Ainsi, le scénario prévu est plutôt celui d'un atterrissage en douceur, avec une diminution de 5 % des transactions dans l'ancien et une baisse de 3,5 % des prix prévue pour 2024.