Suite à la réélection d’Emmanuel Macron en tant que président de la république française, il va sans dire que différentes mesures sont à venir. Intéressons-nous plus précisément aux changements économiques à prévoir.
Le pouvoir d’achat : mesure phare de son programme
Le prix de l’essence qui remonte malgré sa récente baisse due au coup de main de l'État du 18 avril, l’inflation qui continue (4.8% pour le mois d’avril depuis un an et 5.4% en juin selon l’INSEE), de même pour la croissance qui stagne… Le pouvoir d’achat des Français n’a de cesse d’être en perdition. Cependant, ce même pouvoir d’achat est une des mesures phares du programme du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron issu de sa campagne, qui vient d’être réélu Président de la République Française. Cette marche à suivre pourrait potentiellement l’aider à faire un meilleur bilan politique et renouer son union avec le peuple français. Selon Patrick Artus, économiste et conseiller de la banque Natixis, E. Macron à fait de meilleures performances sur ce domaine que ses deux prédécesseurs. Même l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), qui est un centre de recherches n’ayant pourtant pas forcément de très bonnes relations avec le chef de l’Etat, confirme ceci également quant à ce bilan. Par ailleurs, le revenu réel des foyers à augmenté de 0.9% sur les cinq années de son mandat, alors qu’il stagnait de manière constante depuis 2008.
Rappelons aussi qu’Emmanuel Macron se doit de tenir la feuille de route du président, à savoir par exemple, annoncé à maintes reprises lors de sa campagne, que le déficit soit de retour à une valeur inférieure à 3% du PIB d’ici 2027.
En effet, il promet même d’établir une future loi “pouvoir d’achat”.
Ce projet de loi, qui devrait voir le jour peu de temps après les élections législatives du 12 juin 2022, plus précisément qui sera au Parlement dès que les députés seront élus selon Richard Ferrand (Président de l’Assemblée Nationale), devrait inclure différentes actions des suites de sa campagne politique. Prolonger le bouclier tarifaire est l’une d’entre elles : quant à l’énergie primaire : geler les taux relatifs au gaz, et bloquer la hausse de l’électricité à un maximum de 4% jusqu’à la fin de l’année actuelle. Des résultats énergétiques sont à attendre, pour les ménages ainsi que les entreprises. Notons d’ailleurs que ceci s’inscrit parfaitement dans le contexte actuel puisque les prix des énergies en France subissent une augmentation conséquente suite à la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Toujours par rapport au pouvoir d’achat, le chèque alimentaire est au cœur du programme d’Emmanuel Macron. Plutôt axé sur le long terme , proposé par la Convention Citoyenne pour le climat dans le cadre du projet de loi sur le climat, et laissé en stand by depuis presque un an, ce chèque à destination des foyers des plus modestes est remis en jeu. Il servira, en premier lieu, à s’approvisionner en aliments durables, locaux, voire bio.
La “Prime Macron” est également remise à l’honneur par le biais du projet de loi de finance rectificative , qui prévoyait son renforcement, a affirmé Gabriel Attal (porte-parole du Gouvernement Français). Instaurée en 2019 en réponse au mouvement des “gilets jaunes”, elle permet aux salariés qui gagnent moins de trois fois le SMIC une prime sans impôts ni cotisations, versées directement par leurs employeurs. Jusqu’ici, son plafond était de 1000 euros mais il pourrait désormais aller jusqu’à 6000.
Enfin, sur le côté énergétique, par rapport aux prix de l’essence mentionnés plus haut, l’exécutif à déjà fait un premier pas pour réfléchir à attribuer une aide financière pour prendre le relais de la remise de 25 centimes du 18 avril. Celle-ci sera plutôt tournée vers les “gros rouleurs”. et dépendra de leurs niveaux de revenus.
Une économie sociale et solidaire
Les charges devraient être baissées pour les indépendants, offrant ainsi 550 euros de gain annuels par rapport au SMIC pour ces derniers. Aussi, après avoir promis sur le plan énergétique, de geler par exemple les prix du gaz comme mentionnées plus haut, le point d’indice de la Fonction Publique sera quant à lui “dégelé”. Par rapport au social, les prestations sociales, au 1er juillet, sont censées être revalorisées, ainsi que pour les retraites, afin de compenser avec l’inflation mentionnée plus haut également. Concernant la vieillesse, le minimum vieillesse veut être augmenté par E. Macron de 1100 euros net, et une “clause du grand-père” est à maintenir selon le candidat. Il convient de noter aussi, par rapport aux logements, que la redevance audiovisuelle sera supprimée à partir de l’année en cours, offrant de ce fait 138 euros annuels à un total de 23 millions de foyers, étant ainsi assez conséquente comme mesure. L’allègement des droits de succession ainsi que le dividende salarié ont été évoqués aussi par le président Français.
Nous pouvons aussi ajouter que par rapport à l’aspect social des perspectives économiques de son mandat, E. Macron souhaite revaloriser au sein des entreprises les travailleurs adultes handicapés selon l’inflation, et l’augmentation pourrait aller jusqu’à 4%. De plus, le président sortant à exprimé vouloir établir une solidarité à la source. Afin de lutter contre le non-recours dans un premier temps, cette solidarité vise à verser directement les prestations aux individus éligibles.
Toutefois, l’explosion de la dette publique est à prévoir à hauteur de 113.5% selon les dires du Journal du Dimanche. Effectivement, d’après Capital, Emmanuel Macron, suite à son élection, place beaucoup d’espoirs quant au recul de l’âge du départ à la retraite ainsi que sur la créations d’emplois.
En effet, il est le seul parmi les candidats à l’élection présidentielle, que ce soit au premier ou deuxième tour face à Marine Lepen, à avoir formulé un objectif plein emploi atteignable en 5 ans avec son second bilan. Pour ce faire, il compte principalement sur la poursuite de l’assurance chômage, afin que des règles incitant plus au retour à l’emploi soient établies. Aussi, le président réélu souhaite que les bénéficiaires du RSA doivent obligatoirement avoir une activité professionnelle allant de 15 à 20 heures hebdomadaires. Selon lui, ceci permettra de s’inscrire dans une démarche d’insertion professionnelle.
On constate donc bel et bien que l’aspect social vis-à-vis de l’économie est bel et bien présent.
Un quinquennat au chemin sinueux ?
C’est effectivement le risque qui semble apparaître pour les cinq prochaines années, tout du moins pour l’instant. En majeure partie suite à la guerre entre l’Ukraine et la Russie ainsi que suite à la crise sanitaire du covid-19 qui ont eu un impact considérable sur le monde entier, Emmanuel Macron commence son second quinquennat dans un cadre particulier. Pouvoir d’achat qui diminue (selon un rapport de l’INSEE), les prix du carburant qui flambent, augmentation également dans les super/hyper marchés… Même la BCE (Banque Centrale Européenne) prévoit une hausse des taux pour cet été, une première depuis dix ans. Par ailleurs, concernant l’INSEE, les chiffres d’avril ont été publiés quant aux taux d’inflation et les prix ont augmenté de 4,8%, une première également depuis près de 37 ans.
Ainsi, le principal problème auquel est confronté le gouvernement, est qu’il se doit de tenir compte des inquiétudes du peuple Français vis-à-vis de leurs ressources suite à tout ceci, ne pas refaire surface d’un mouvement social à l’instar des gilets jaunes lors du précédent bilan présidentiel, tout en restant un Etat disposant d’un budget “bien géré”.
E. Macron, selon son plan d’action et ses idéaux, pourrait plus ou moins sortir de ce terrain glissant par différents moyens. Sous un axe national, vis-à-vis de l’énergie du nucléaire, le lancement d’un réel plan de construction de centrales se fait de plus en plus ressentir. Il en va de même, quant aux entreprises et à leurs marchés respectifs, pour la production de notre pays, étroitement liée au pouvoir d’achat qui tremble depuis maintenant quelques temps. Produire mieux, produire plus, améliorant notre compétitivité, notre montée en gamme, pour ensuite pouvoir baisser l’endettement, redistribuer et consommer. Cette démarche de production pourrait inclure en toute logique et efficience, une diminution de l’impôt sur les sociétés ainsi que des taxes de production.
Enfin, sur un aspect plutôt international, la France ne peut continuer éternellement à procéder par le biais de restrictions et d’impôts, de taxes. Il conviendrait d’effectuer une hausse du temps de travail, ne serait-ce que par le fait que nous sommes à 71% de taux d’activité de la population active (15/64 ans), étant nettement en dessous de la moyenne européenne ainsi que par rapport à nos voisins de la Suisse et de la Suède qui eux sont à 80%. Aussi, afin de faire opposition aux Etats-Unis ainsi qu’à la Chine, un pouvoir commercial européen pourrait voir le jour, quant aux aspects environnementaux, énergétiques, alimentaires, industriels ou encore juridiques par exemple. Ceci inclurait, intrinsèquement, une adaptation de la mondialisation par rapport à la stratégie propre aux différents secteurs et à leurs autonomies.
Avec la constitution de la nouvelle équipe d’Emmanuel Macron et son premier ministre qui sera révélée très prochainement, ainsi qu’avec les élections législatives à venir, saura-t-il relever ces défis afin d’effectuer un meilleur bilan politique?