En 2024, les taux des livrets d'épargne subissent une évolution notable, impactant les stratégies financières des épargnants. Cette modification suscite l'attention de nombreux investisseurs cherchant à maximiser leurs rendements. Découvrez les répercussions de ces ajustements sur vos économies et explorez les nouvelles opportunités qui se présentent dans le paysage financier actuel.
Pourquoi les taux des livrets d’épargne sont-ils revus chaque année ?
Les taux des livrets d'épargne sont révisés chaque année pour refléter les conditions économiques en constante évolution. Cette pratique permet aux institutions financières de s'ajuster aux taux d'intérêt du marché, aux niveaux d'inflation et aux politiques monétaires en vigueur.
Les taux des livrets d'épargne sont généralement liés aux taux directeurs fixés par la Banque centrale, qui sont eux-mêmes influencés par divers facteurs tels que la croissance économique, l'inflation et le chômage. En ajustant les taux des livrets d'épargne, les banques cherchent à maintenir un équilibre entre la rémunération des épargnants et la rentabilité de leurs propres activités.
De plus, cette révision annuelle permet aux épargnants de bénéficier de taux compétitifs, encourageant ainsi l'épargne et la stabilité financière. En résumé, la révision annuelle des taux des livrets d'épargne est une pratique nécessaire pour aligner les produits d'épargne sur les réalités économiques et offrir des conditions équitables aux déposants.
Le taux du LEP passe en dessous des 5%
Le Livret d'Épargne Populaire (LEP) s'affirme comme le dernier produit phare de l'épargne réglementée, notamment avec un taux de rémunération de 6% au 1er janvier 2024. Ce livret, défiscalisé, surpasse largement l'inflation, surpassant également les rendements des fonds en euros de l'assurance-vie et de la plupart des supports obligataires, le tout sans prise de risque. Il s'avère ainsi être le choix optimal en première intention d'épargne pour toute personne éligible disposant de fonds à allouer, d'autant plus qu'il est plafonné à 10 000 euros. Pour ouvrir un LEP en 2024, un célibataire doit justifier d'un revenu fiscal de référence (RFR) inférieur à 22 419 euros en métropole.
Avec son taux d'intérêt attractif, le LEP a attiré près de 19 milliards d'euros de janvier à novembre 2023, dépassant ainsi plus du double de la collecte totale enregistrée sur toute l'année 2022. Cependant, en raison de la baisse de l'inflation, le taux du LEP devrait connaître une diminution à sa prochaine réévaluation le 1er février, conformément à la formule de calcul définie par l'arrêté du 27 janvier 2021. Malgré cela, le LEP devrait maintenir un taux nettement supérieur à d'autres livrets, comme l'a souligné François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui proposera un nouveau taux dépassant largement l'inflation au ministre de l'Économie dans les prochains jours.
L’épargne Logement entre 2 et 2,5%
Contrairement au Livret A et au LDDS, la désinflation prévue ne suffira pas à rendre positif le rendement net de l'épargne logement en 2024. En effet, les Plans d'Épargne Logement (PEL) récemment ouverts et les Comptes d'Épargne Logement (CEL) - qu'ils soient nouvellement souscrits ou déjà existants - offriront des taux respectifs de 2,25% et 2%. Ces taux seront inférieurs de 0,25 à 0,5 point à la hausse de l'Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH) anticipée à ce stade par la Banque de France.
Pour le PEL, sa formule de calcul diffère de celle des livrets réglementés, permettant une modification de son taux au 1er janvier. Les PEL nouvellement ouverts affichent désormais un taux de 2,25%, contre 2% précédemment, et ce taux restera en vigueur au moins jusqu'au 31 décembre 2024. Contrairement aux PEL déjà existants, dont le taux est fixé à la souscription et demeure constant tout au long de la durée de vie du PEL.
Bien que le rendement de l'épargne logement en 2024 ne devrait pas surpasser l'inflation (à l'exception de certains PEL ouverts avant 2015), cela ne signifie pas nécessairement qu'il faut négliger ces placements. Initialement conçus pour constituer progressivement un apport personnel en vue d'un achat immobilier, les PEL et les CEL peuvent offrir des avantages, notamment en permettant l'obtention de prêts à des taux liés à leur rémunération, indépendamment des politiques de taux immobiliers des banques. Dans un contexte de hausse des coûts de financement, cette dimension "emprunt" de l'épargne logement peut s'avérer attrayante pour les ménages prévoyants envisageant l'acquisition ou la rénovation de leur résidence principale dans les années à venir.
Le Livret A passe à 3%
Ce succès n'est pas le fruit du hasard. Alors que l'environnement économique demeurait incertain, l'épargne réglementée a fonctionné comme un refuge pour les investisseurs désorientés par la montée des taux et l'inflation. Ces deux facteurs macroéconomiques ont exercé une influence prépondérante dans la détermination du taux du Livret A, et par extension, du rendement de la plupart des produits d'épargne réglementée.
Ainsi, ils ont été à l'origine de l'augmentation de la rémunération offerte aux épargnants l'année dernière. Partant de 2% en début d'année 2023, le Livret A et le LDDS ont conclu l'année avec un taux de 3%, représentant leur rendement le plus élevé depuis 2009.
Qu'en est-il pour 2024 ? Le taux du Livret A et du LDDS demeurera inchangé tout au long de l'année. En effet, bien que la formule de calcul prévoie normalement des mises à jour biannuelles, en février et en août, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a décidé l'été dernier de geler le taux à 3% jusqu'au 31 janvier 2025, dérogeant ainsi à la règle habituelle.