La Banque centrale européenne (BCE) a récemment augmenté ses taux directeurs, ce qui pourrait entraîner une hausse des taux de crédit immobilier à partir de septembre. Les prêts les plus longs pourraient atteindre une moyenne de 4%, soit quatre fois plus qu'au premier trimestre 2022.
L’impact de l’inflation sur les taux de crédit immobilier
L'accès au crédit immobilier pourrait devenir plus difficile pour les emprunteurs. En effet, une augmentation significative des taux a été observée depuis le début de l'année 2022. Dès la rentrée, ces taux pourraient atteindre une moyenne de 4% pour les prêts conclus sur 25 ans. Cela représente une multiplication par quatre en un an et demi, car ils étaient d'environ 1% au 1er mars 2022, selon la moyenne des courtiers.
De plus, et ce pour la 8ème fois consécutive, la Banque Centrale Européenne (BCE) a augmenté ses taux directeurs à des niveaux encore jamais atteints depuis novembre 2008.
Les conséquences de la hausse des taux directeurs
Plus ces taux sont élevés, plus les banques qui empruntent de l'argent à la BCE doivent rembourser d'intérêts. Pour compenser, elles augmentent les taux d'intérêt des crédits qu'elles proposent à leurs clients.
Malheureusement pour ces derniers, la hausse des taux devrait continuer même après septembre. "Fin 2023, tout le monde sera à 4 % sauf les meilleurs dossiers qui resteront en dessous". Le crédit va donc coûter plus cher aux emprunteurs, qui vont continuer de voir leur capacité d'emprunt diminuer.
Le potentiel élargissement de l’offre bancaire
Cependant, cette hausse des taux est "une bonne nouvelle", selon notre porte-parole. Elle explique en effet que l'augmentation des taux va permettre à l'offre bancaire de "s'agrandir", alors qu'aujourd'hui, elle est "très restreinte". Les derniers chiffres de la Banque de France montrent que la production de crédit a chuté de 45,9% en mai 2023, par rapport à mai 2022.
Une possible baisse des prix de l’immobilier
Avec la hausse des taux, les établissements bancaires pourraient être moins réticents à prêter de l'argent. De plus, les prix de l'immobilier pourraient baisser, ce qui serait bénéfique pour les acheteurs. "Dans le domaine immobilier, la hausse des taux raréfie les acheteurs et finit par faire baisser les prix", a rappelé Agnès Bénassy-Quéré, sous-gouverneure de la Banque de France dans une tribune publiée jeudi, et relayée par Le Parisien. "C’est une puissante force de rappel pour le pouvoir d’achat immobilier, même s’il peut exister un délai entre la hausse des taux et la baisse des prix", a-t-elle ajouté.
Des espoirs d’assouplissement des critères d’octroi des prêts immo
De nombreux professionnels de l'immobilier espéraient un assouplissement des critères d'octroi des crédits immobiliers du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Depuis le début de 2022, ces règles imposent aux emprunteurs un taux d'endettement de 35 % maximum, et une durée de remboursement de 25 ans (hors exceptions). Cependant, la réunion du HCSF de mardi n'a abouti qu'à des évolutions mineures de ces règles.