A cause de la crise sanitaire, le crédit à la consommation est boudé ces derniers mois. En effet, une baisse du nombre de prêts à la consommation de 12% a été observée entre 2019 et 2020 en France, ce qui est la plus forte diminution depuis la crise financière de 2008. Quelles sont les perspectives pour 2021 ?
Les chiffres du crédit conso de l’année 2020
Attardons-nous tout d’abord plus en profondeur sur les chiffres de l’année 2020. Au cours de cette année, le montant prêté par l’intermédiaire de prêts à la consommation s’élève à 40 milliards d’euros. Ce qui représente une baisse de 11,5% par rapport au montant prêté en 2019. C’est une baisse historique. Il faut en effet remonter à 2009 pour retrouver une baisse aussi importante. A cette époque, les prêts à la consommation avaient diminué de 13,3% sur 12 mois glissants. Sur l’année 2020 qui vient de s’écouler, les établissements de crédits ont rencontré une baisse de la demande sur 3 trimestres. Le premier trimestre une baisse de 5,1% ; une baisse de 35,4% sur le deuxième trimestre ; et -7,6% sur le troisième trimestre. Seul le dernier trimestre de l’année a été en positif avec une hausse de 2,9%.
Si l’on se penche davantage sur les chiffres, on constate que ce sont les prêts personnels qui ont été les plus impactés avec une baisse de 18,5%. Cette chute est encore plus importante qu’elle ne l’avait été en 2009 où elle n’avait été que de 11,2%. Les crédits renouvelables (revolving) ont aussi connu une forte diminution l’année dernière, de 15,5%.
Concernant les crédits auto, la diminution est plus légère, avec un recul de 10,3% pour les véhicules neufs, et de 7,3% pour les véhicules d’occasion.
Crédit conso : le confinement et l’incertitude
Comme le montrent les chiffres fortement en baisse au deuxième trimestre 2020, c’est bien le confinement et l’incertitude des familles qui sont la cause de cette baisse si importante. Le premier confinement ayant duré près de 2 mois, cela a eu un très gros impact sur les projets des Français. L’impossibilité de prévoir des grands projets comme des mariages ou des voyages, a directement causé une baisse de la demande de crédits à la consommation.
L’incertitude a elle aussi eu une part importante dans les chiffres de l’année 2020. On constate en effet que lors du 4ème trimestre la baisse n’était plus aussi importante, et il semble que cette variable soit dorénavant considérée comme une partie intégrante du paysage des foyers qui souhaitent faire des crédits.
Quelles prévisions pour 2021 et le prêt conso ?
Grâce à des taux d’emprunt particulièrement avantageux, l’année 2021 pourrait voir une augmentation des demandes de crédits conso. D’autant plus si la situation sanitaire tendait à s’améliorer grâce au déploiement du dispositif de vaccination.
Cependant, malgré les taux plus avantageux, on pourrait rencontrer des refus plus nombreux de la part des banques, en cette année 2021. En effet, pour les groupes bancaires il est difficilement envisageable d’octroyer des prêts alors que la situation financière de bon nombre de ménages est encore fragile et pourrait encore se détériorer cette année.
L’association UFC Que Choisir alerte sur les risques d’impayés
Selon l’association de défense des consommateurs UFC Que Choisir, les impayés sur les prêts à la consommation pourraient connaître une augmentation de plus de 40% en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre 12 milliards d’€uros. Ces données sont assez inquiétantes, dans un contexte où près d’1 million de personnes pourrait se retrouver sans emploi à la suite de la faillite d’environ 60 000 entreprises.
Toujours selon UFC Que Choisir, certaines banques sont moins bons élèves que d’autres. C’est notamment le cas de la Société Générale, et de BNP Paribas. Pour ces 2 banques, le taux d’impayés des crédits à la consommation représente 5,6% et 7,1%, alors que la moyenne nationale se situe entre 2% et 3%.
Pour éviter les défauts de paiement, l’association de défense des consommateurs conseille aux personnes qui souhaitent emprunter de bien se pencher sur les conditions d’octroi du crédit. Notamment dans le cadre des crédits à 0% que l’on peut contracter dans des enseignes de grande distribution. Dans ce cas, les tarifs des assurances de prêts peuvent être très onéreux.
L’UFC a alerté la Commission Européenne, sur son souhait de pouvoir contraindre les banques à proposer une mesure de restructuration dès le deuxième incident de remboursement.