L’idée du remboursement différé
Depuis le début de la crise sanitaire le risque de défaillance des emprunteurs a significativement augmenté. Qu’il s’agisse des emprunts individuels ou des emprunts professionnels.
Pour faire face à cette période difficile économiquement, les organismes de crédits cherchent à proposer des modalités de remboursement plus adaptées et avec moins de contraintes pour les emprunteurs. Ainsi, on voit se multiplier les offres de crédit proposant des remboursements différés. C’est notamment le cas fréquemment dans le secteur de l’automobile, où l’on peut voir de nombreuses publicités incitant à l’achat immédiat, avec un remboursement commençant plus tard.
Les organismes qui proposent des offres de LLD (Location Longue Durée), proposent eux aussi des offres de remboursement différé, allant de 6 mois à 12 mois.
Ces offres, qui peuvent paraître alléchantes, sont pourtant risquées pour les ménages. Le surendettement peut rapidement arriver. En effet, les observateurs économiques expliquent que le procédé du remboursement différé, surtout lorsque la durée du différé est importante, ne donne pas à l’emprunteur l’impression d’être engagé, et sa situation peut se dégrader entre le moment où il a contracté le crédit et le début du remboursement de celui-ci.
Des offres différentes selon les banques
En France, le taux moyen de défauts de remboursement pour les crédits à la consommation s’élève à 2,7%. Ce chiffre est très différent selon les banques. Avec des taux de défaillance de 5,6% et de 7,1% la Société Générale et BNP Paribas ont les taux les plus importants de défaillance des emprunteurs. A l’inverse de groupes comme le Crédit Mutuel, ou BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne) qui affichent un taux de défaillance inférieur à 2%. Ces différences entre les groupes bancaires s’expliquent par les conditions d’octroi des crédits à la consommation, qui sont plus ou moins strictes et rigoureuses.
Sans prendre en compte le pourcentage de défaut de paiement, le montant est aussi important. Ainsi, l’UFC Que Choisir indique que le montant des impayés représente environ 1000€ par foyer emprunteur, en France. Cela représente quasiment 10 fois plus que chez nos voisins Allemands
Des lois pour éviter les défaillances
Il y a un besoin de légiférer pour éviter les défauts de paiement.
Malgré la période difficile financièrement pour un grand nombre de ménages, les envies sont encore nombreuses. Il a effectivement été constaté que le budget moyen destiné aux dépenses de Noël en 2020 était en hausse de 8% par rapport à l’année 2019, et a représenté plus de 600€ par ménage.
D’après les dernières estimations, les défaillances en 2020 représentent environ 9 milliards d’euros. Elles pourraient se chiffrer à plus de 12 milliards d’euros en 2021, ce qui dessine une importante hausse de 40%.
Certaines associations telles que l’UFC Que Choisir tentent d’alerter les pouvoirs publics. Elles estiment que le problème des défaillances n’est pas traité à la source, et que l’Europe devrait davantage se pencher sur les conditions d’octroi des prêts à la consommation, plutôt que de chercher à mettre en place des solutions après la défaillance. Ces associations militent pour des mesures de restructuration de certains types de crédits. Comme par exemple la modulation des prêts qui rencontrent leur second incident de remboursement. Les variables modulées pourraient être l’allongement de la durée du prêt ou la baisse du taux.
Les crédits à la consommation en France sont strictement encadrés. C’est la Loi Lagarde qui régit cela. La Loi Lagarde offre la possibilité à l’emprunteur de changer plus aisément l’assurance qui couvre son crédit à la consommation. Elle permet aussi une meilleure compréhension des offres de crédits, en imposant l’indication du TAEG (Taux Annuel Effectif Global), qui offre la possibilité de comparer avec plus de facilité les offres de prêts.
Comment anticiper les défaillances ?
Si vous faites face à une défaillance, vous pouvez solliciter des associations de consommateurs. Elles peuvent vous apporter un soutien important, notamment pour les aspects juridiques. Ces associations peuvent parfois trouver des clauses abusives dans certains de vos contrats de crédit.
Vous pouvez aussi essayer d’engager une discussion avec l’organisme de prêt, afin de demander un réaménagement du crédit. Vous avez la possibilité d’agir vous-mêmes sur cette difficulté, grâce au regroupement de crédits. Le regroupement de crédits est une opération qui consiste à faire racheter ses crédits par un organisme de financement spécialisé, et à les fusionner en un unique crédit, avec une seule mensualité plus basse que le cumul des mensualités de vos prêts actuels.
L’avantage de cette opération est d’avoir une meilleure maitrise de son budget mensuel. En effet, il n’y a donc plus qu’une seule mensualité qui se trouve réduite, et il n’y a plus qu’un seul échéancier et une seule date de fin de crédit. Le crédit est donc facilement maitrisé, avec un taux unique et attractif. Cette solution est souvent une alternative au dépôt de dossier de surendettement.
Pour bénéficier d’un regroupement de crédits, vous devez solliciter un intermédiaire bancaire spécialisé tel que Keyliance.