L’assurance vie est considérée comme le placement préféré des foyers français depuis de nombreuses années. Malheureusement, il est de moins en moins rémunérateur. Le taux de rendement net des frais de gestion au cours de l’année 2020 se situe entre 1,10% et 1,40%, alors qu’il se situait à 1,70% en 2019. Le gain engendré par les intérêts ne couvre plus l’inflation depuis 2018. C’est une chute importante. En effet, dans les années 2000 les fonds en euros pouvaient permettre un taux de rendement de plus de 5% pour les détenteurs d’assurance vie.
Le palmarès des rendements des assurances vie
Les prévisions pour l’année 2020 annonçaient un taux de rendement de moins de 1%. Le bilan est donc plus satisfaisant que prévu. Certaines entités ont réussi à maintenir des taux plus avantageux, c’est notamment le cas de la mutuelle Garance, qui a eu une rémunération nette de frais de gestion à 2,75%. En légère baisse par rapport à l’année 2019. D’autres acteurs du marché ont réussi eux aussi à proposer des produits d’assurance vie en euros avec un rendement supérieur à la moyenne, entre 1,70% et 1,90% comme notamment Gaipare, Asac Allianz, et AGPM.
Les compagnies d’assurance ont proposé à leurs clients des rendements moindres, entre 1,4% et 2%. Parmi ces entreprises, on trouve La France Mutualiste, Axa et BNP Paribas.
Pour terminer le classement, on trouve les banques classiques Société Générale et Crédit Agricole, qui ont proposé des taux de rendement compris entre 0,65% et 0,75%.
La chute du rendement
Pour comprendre la chute du rendement de l’assurance vie, il faut en comprendre son fonctionnement. L’assurance vie est généralement composée à 80% par des obligations. Ces obligations sont scindées en deux parties : 40% proviennent de l’Etat, et 60% d’entreprises privées.
Mais depuis plusieurs années, il y a une baisse importante du rendement des obligations. Leur taux de rendement a ainsi atteint les -0,13% en France lors de l’année 2020. Cette baisse importante a aussi été constatée dans des pays voisins tels que l’Allemagne, qui a pourtant une bonne réputation concernant la rentabilité et la stabilité de ses obligations.
Pour maintenir au mieux leurs économies, certains pays ont opté pour des politiques monétaires expansionnistes. Pour cela, les taux d’intérêts sont abaissés, ce qui a pour action de baisser aussi le taux de rendement obligataire. Les taux d’intérêts en 2020 étant au plus bas depuis la crise financière de 2008, la tendance baissière s’est donc amplifiée. Pour 2021, année annoncée de la reprise économique, les prévisions sont encore au plus bas. La régulation a un rôle important sur le rendement des fonds en euros.
Le rôle de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) dans l’assurance vie
Un cadre strict et réglementé a été imposé aux compagnies d’assurance, par la directive Européenne de Solvabilité 2. En effet, il leur a été demandé de minimiser les placements dans des actifs à risque. Or, ce sont fréquemment ces placements qui offrent le meilleur gain et le meilleur rendement à ces entreprises.
L’ACPR demande aussi aux compagnies d’assurance d’accroître leur réserve. Il en est de même pour la part des provisions pour participation aux excédents, dans le but de diminuer les défauts de rémunération. Par ces restrictions, les compagnies d’assurance ont moins de possibilités pour investir, ce qui entraîne mécaniquement une baisse du rendement net de frais de gestion de l’assurance vie.
Quelles alternatives aux fonds en euros ?
Il existe des alternatives de placements au sein de l’assurance vie, qui sont plus rentables que les fonds en euros classiques. C’est ainsi le cas des fonds en euros dynamiques, des fonds en euros immobiliers, des fonds en euro croissance, et des fonds en euros fidélité, par exemple. Cependant, il faut toujours prendre en compte le risque de placement. Le fonds en euros a certes un rendement faible, mais il est sûr et garanti. Et c’est un placement plus rentable que des produits d’épargne comme le Livret A, qui lui ne rapporte que 0,75%. Les investissements dans l’immobilier, via la SCPI, peuvent présenter eux aussi une alternative plus rentable. Pour l’année 2020, d’après les chiffres de l’Association Française des Sociétés de Placement Immobilier, le rendement de la SCPI était de 4%.
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